Algérie. La Renault algérienne ou l’aboutissement d’un rêve

 Algérie. La Renault algérienne ou l’aboutissement d’un rêve

La première Renault algérienne pourrait être livrée 12 mois après le lancement du projet de cette usine de montage automobile en Algérie. DR.

Trainant en longueur depuis plusieurs années, les négociations entre le gouvernement algérien et le constructeur automobile français pour l’installation d’une usine de montage de véhicules en Algérie sont en voie d’aboutissement.

 

Selon le ministre algérien de l’industrie, des PME et de la promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi, les deux parties sont « sur le point de signer » un protocole d’accord relatif à la construction d’une usine de montage automobile en Algérie.

« Nous sommes déjà à la phase de la signature d’un protocole d’accord avec Renault. C’est pour vous dire que nous sommes très près de la concrétisation du projet », a-t-il annoncé hier mercredi, rapporte une dépêche de l’agence officielle APS.

« Une fois que cet accord sera paraphé, nous procéderons à la signature d’un pacte des actionnaires qui donnera le feu vert au lancement du projet », a-t-il ajouté. Cette usine sera installée à Jijel (314 Km à l’est d’Alger), dans la zone industrielle de Bellara, qui a reçu la visite, mardi 31 janvier, d’une délégation du constructeur français.

Optimiste, M. Benmeradi a assuré que la première Renault algérienne pourrait être livrée 12 mois après le lancement du projet. Dans un premier temps, quelque 75 000 unités par an seront fabriquées avant d’atteindre, dans 4 ans, les 150 000.

Selon le journal électronique Tout sur l’Algérie (TSA), le capital de la société qui fabriquera la Renault algérienne sera reparti, conformément à la règle 49/51 en matière d’investissements étrangers, comme suit : 16 % pour l’entreprise National des Véhicules Industriels SNVI, 35% pour le Fonds national de l’investissement (FNI) et 49% pour le groupe Renault.

Celui-ci s’est engagé, précise TSA, à fabriquer cinq modèles et à porter le taux d’intégration de ses véhicules « made in Algeria » à 40 % dans un délai de quatre ans.

 

Blocage ou pas blocage ?

Contrairement aux Algériens, les Français eux se sont montrés très mesurés. Contacté par l’AFP, Le constructeur automobile n’a pas commenté l’information sur l’aboutissement des négociations entre les deux parties.

Pour sa part, Jean-Pierre Raffarin, l’envoyé spécial du président français Nicolas Sarkozy en Algérie, dans un entretien accordé mardi 31 janvier à TSA, a estimé qu’il n’y a pas de blocage sur ce dossier tout en laissant entendre que les négociations prendront encore du temps.

« Il n’y a pas lieu de parler de blocage. Sur un dossier de cette  ampleur, il est normal que les discussions, qui portent sur un très grand nombre d’aspects (le développement d’un tissu fournisseur, le  choix du site, le pacte d’actionnaires, le financement du projet…), aient besoin de temps pour aboutir. Ces discussions avancent sur un rythme tout à fait satisfaisant. Des rencontres sont à nouveau prévues au cours des prochaines semaines et je suis confiant sur l’issue », a-t-il soutenu. En tout cas, ce dossier sera au menu de sa visite de deux jours, hier et aujourd’hui jeudi, en Algérie.

 

Une industrie automobile en Algérie 

En plus du constructeur français, l’allemand Volkswagen est lui aussi en train de mener des négociations avec le gouvernement algérien pour l’installation d’une usine de montage en Algérie. Nouveauté, le projet semble intéresser les Qataris : « C’est un projet qui est en train d’avancer et commence à avoir ses contours », a expliqué M. Benmeradi  à l’agence APS.

Il a également ajouté : « Nous avons longuement discuté avec les responsables de Volkswagen et nous leur avons remis des documents comportant la vision de l’Algérie sur le  projet ». Selon lui, un fonds d’investissement qatari, déjà actionnaire dans le capital de Volkswagen, « pourrait prendre part à ce projet de construction de voitures en Algérie ».

Les autorités algériennes semblent décidées à donner corps à une industrie automobile. M. Benmeradi l’a en tout cas clairement dit : « Les pouvoirs publics tablent notamment sur la filière automobile pour booster l’investissement industriel de manière générale, et contribuer à l’émergence d’un réseau national de sous-traitance fiable ».

« Nous avons déjà localisé quelques sous-traitants algériens, spécialisés dans la fabrication de vitres et de câbles pour automobiles, afin de les accompagner à se mettre à niveau et pouvoir ainsi participer aux projets de partenariat dans la filière automobile », a-t-il encore ajouté.


Yacine Ouchikh

Yacine Ouchikh