Algérie. Polémique sur le décès d’Ahmed Ben Bella

 Algérie. Polémique sur le décès d’Ahmed Ben Bella

L’information concernant le décès de l’ancien président algérien Ahmed Ben Bella a vite été démentie par l’Agence officielle APS. Photo Fayez Nureldine / AFP


L’information sur le décès du premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella, donnée mercredi par le site Algérie-Express, continue de faire polémique.




 


Ce jeudi, El Watan a confirmé la nouvelle de la mort de l’enfant de Maghnia auprès de sa famille. « L’ancien président algérien Ahmed Ben Bella, 96 ans, est décédé jeudi à l’hôpital militaire d’Ain Naâdja, dans la banlieue algéroise, a-t-on appris auprès de sa famille ce matin », a rapporté le journal de Omar Belhouchet .


 


L’information est vite démentie par l’Agence officielle APS qui, dans une dépêche de ce jeudi, a soutenu que « l’état de santé du premier président de l’Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella (1962-1965), était « stationnaire » et se trouvait jeudi sous observation médicale à l’hôpital militaire d’Ain Naâdja, a appris l’APS auprès de ses proches ».


 


La même source aurait affirmé à l’APS que « la nouvelle de sa mort est fausse. M. Ben Bella est toujours en vie sous observation médicaleà l’hôpital après avoir été évacué dans la nuit de mardi à mercredi ».


Hier mercredi, l’APS est montée au front pour tordre le cou à la même information révélée par le journal en ligne, Algérie-Express, en contactant un proche de l’ancien président. Le démenti est vite répercuté par tous les journaux algérois en passant sous silence l’identité du journal à l’origine du « scoop » et sans prendre le soin de recouper l’information.


Faisant état du démenti de l’APS, le site Algérie-Express s’est tout de même interrogé sur le fait que l’Agence officielle ait pris attache avec un proche et non pas une autorité officielle pour soutenir sa version : « On peut s’étonner que l’APS qui peut accéder à tous les responsables du pays ait besoin de se sourcer auprès d’un « proche » pour une telle nouvelle. »


 


Un hic… pour le programme officiel


Par ailleurs, « cette même agence a déjà passé sous silence le rapatriement de Ben Bella et son hospitalisation à Aïn Naâdja », relève le site avant d’ajouter : « Pour l’heure, tous les accès au service où a été admis le malade sont bloqués. Certains avis estiment que les dirigeants préfèrent attendre le moment « opportun » pour donner l’information. En effet, si deuil national, il doit y avoir, cela bousculerait considérablement le protocole et le programme officiels. On se souvient que la disparition de Boumediene avait été tenue secrète pendant plusieurs jours ».


L’après-midi, Algérie-Express revient à la charge en maintenant mordicus la nouvelle du décès de Ben Bella. « Comme annoncé dans la matinée de ce mercredi, Algérie-express confirme la mort d’Ahmed Ben Bella, président de la république algérienne de 1962 à 1965 », écrit le site.


Mais qu’ont les autorités à gagner en tenant secret la mort de l’enfant de Maghnia ? « L’arrivée prévue de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, prévue pour samedi prochain, derrière laquelle le pouvoir algérien courait depuis plusieurs semaines est, entre autres, à l’origine du report de l’annonce du décès de l’ancien dirigeant algérien. Même calée entre Rabat et Tunis qui doit abriter la conférence des amis de la Syrie, cette visite est d’une importance majeure pour Alger qui n’a jamais pu faire venir un dirigeant américain d’importance », explique Algérie-Express.


Il y a lieu de rappeler que le même site a été le premier à annoncer, début janvier, l’hospitalisation d’Ahmed Ben Bella dans une clinique parisienne pour des « complications respiratoires ». Question : pourquoi tant de confusion autour de l’état de santé d’un homme, fut-il ancien président de la République ? A-t-on des choses à cacher ?


                                                                                                             Yacine Ouchikh




 

Yacine Ouchikh