Maroc. El Othmani en Algérie, que de bonnes intentions ?

 Maroc. El Othmani en Algérie, que de bonnes intentions ?

« Nous sommes aujourd’hui dans une étape nouvelle dans les relations entre le Maroc et l’Algérie »

Beaucoup d’espoirs étaient fondées sur la visite en Algérie du ministre des Affaires étrangères marocain, Saâdeddine El Othmani. Normalisation des relations bilatérales, réouverture des frontières, réactivation de l’UMA,… Autant d’objectifs dont la concrétisation demeure incertaine, malgré le réchauffement relatif constaté ces derniers mois entre Rabat et Alger.

 

« Raffermir les liens de fraternité et de coopération entre le Maroc et l’Algérie », telle était la feuille de route du ministre des Affaires étrangères marocain. Au final, l’objectif de rapprochement entre les deux pays semble avoir été freiné par les contraintes de la real politik. Certes, les déclarations de bonnes intentions n’ont pas manqué lors de cette visite, la première du genre depuis 1989.

« Nous sommes aujourd’hui dans une étape nouvelle dans les relations entre le Maroc et l’Algérie », a déclaré EL Othmani à l’issue de sa rencontre avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika.

Ainsi, le ministre des Affaires étrangères marocain a confirmé la tenue cette année de la haute commission mixte entre les deux pays, de même que la mise en place de commissions sectorielles qui seront accompagnées de « mécanismes de coordination et d’évaluation ».

Les deux pays ont également réaffirmé leur volonté de poursuivre les concertations d’ordre politique. C’est du moins ce qu’a annoncé Saâdeddine El Othmani qui a confirmé cette orientation « à raison d’une réunion tous les six mois ».

 

Pas d’ouverture des frontières à l’horizon

Toutefois, cette visite du ministre des Affaires étrangères marocain sonne quelque peu comme un nouveau rendez-vous manqué avec l’Histoire. Aucune des deux parties n’a tenu à aborder les dossiers qui fâchent.

Point d’ouverture des frontières dans un horizon immédiat, comme l’a rappelé Abdelkader Messahel, ministre délégué algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, qui a ajouté que ce dossier « trouvera sa solution un jour ».

Ce qui contraste quelque peu avec les propos tenus début janvier par Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, qui avait ravivé l’espoir en déclarant que « la fermeture des frontières entre les deux pays frères n’a jamais été considérée comme une solution définitive ».

Rien n’indique non plus que l’épineux dossier du Sahara  semble se diriger vers une solution honorable pour les deux parties, aucun élément n’ayant été avancé en ce sens…

Pour terminer sur une note positive, le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a confirmé « l’examen des voies et moyens susceptibles de relancer l’UMA en réorganisant certaines de ses institutions et de ses mécanismes en vue d’une meilleure efficacité ». Aucune mesure concrète n’a cependant filtré des discussions entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

La réactivation de l’UMA est cependant le principal objectif à atteindre au-delà des dissensions d’ordre politique. Le manque à gagner du non-Maghreb étant estimé à 2 points de croissance annuelle et à 2,1 milliards de dollars d’échanges commerciaux…

Zakaria Boulahya

Zakaria Boulahya