Maroc Espagne : des relations économiques de plus en plus étroites

L’Espagne occupe une place importante dans les échanges économiques du Maroc avec l’étranger. Deuxième partenaire du royaume après la France, le voisin du nord a augmenté de manière significative ses investissements dans l’économie marocaine.

La tendance est claire : avec une augmentation des investissements de +76% en 2010 par rapport à 2009, les entreprises espagnoles font du royaume une destination privilégiée de leur développement international. Le volume d’échanges a atteint l’année dernière la somme de 6,2 milliards d’euros si l’on en croit les chiffres de l’Institut espagnol du commerce extérieur. Le Maroc est devenu la première destination des investissements et des exportations espagnols en Afrique. 500 entreprises espagnoles sont présentes dans le Royaume.

Dans quels secteurs investissent-elles ? Selon le ministère marocain de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, les flux se dirigent en priorité vers l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, le nearshoring, l’industrie du textile et l’agroalimentaire.

Pour amplifier la tendance, les Marocains multiplient les initiatives afin de renforcer les liens entre les deux pays. En septembre, l’Agence marocaine pour le développement des investissements (AMDI) a ouvert un nouveau à l’étranger et lancé une campagne de communication afin de « vendre » la destination Maroc aux milieux économiques. Plus récemment, début mai, une Chambre de commerce, d’industrie et de services du Maroc en Espagne (CCISME) a vu le jour à Madrid. Cette nouvelle structure se définit comme un « pont commercial entre l’Espagne et le Maroc pour encourager les échanges commerciaux et culturels entres les deux pays » selon sa présidente Leïla Hayat.

Fin avril, une délégation de ministres et de décideurs s’est rendue à Madrid. A l’image de ce qui a été fait en France quelques semaines plus tôt, officiels et chefs d’entreprises sont venus rencontrer leurs homologues ibériques. L’idée consiste à développer les affaires, et à prouver que la Maroc présente toutes les conditions favorables pour développer son entreprise. Toutefois, cet exercice de communication visait aussi à rassurer les investisseurs interrogatifs sur la destination Maghreb depuis le début de l’année et le Printemps arabe. L’année 2011 s’annonce compliquée pour continuer d’attirer des investisseurs étrangers. L’attentat de Marrakech, couplé à une croissance faible en Europe, sont des signes de nature à refroidir les entrepreneurs désireux de se développer au Maroc.

Cyril Bonnel

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