Maxime Tandonnet, conseiller immigration quitte l’Élysée

Co-rédacteur du discours virulent que Nicolas Sarkozy avait prononcé à Grenoble en juillet 2010 sur les évacuations des camps de Roms et le réexamen des motifs donnant lieu à la déchéance de la nationalité française, Maxime Tandonnet s’en va rejoindre Claude Guéant au ministère de l’intérieur.

L’intérêt du pays

Concernant le motif de son départ de l’Élysée, l’énarque de 52 ans se montre discret. «Je ne ferai pas d’observation sur le fond de cette décision bien entendu. Je voudrais simplement préciser une chose, au risque de susciter une ironie facile : ma seule motivation, dans tout cela, c’est l’intérêt du pays, l’action au service du bien commun», peut-on lire dans un article daté du 25 août sur son blog. Mais selon un conseiller de Nicolas Sarkozy «Xavier Musca trouvait qu’il était trop marqué. Il y a une vraie volonté d’aseptiser l’Élysée avant le début de la campagne».

Il est vrai qu’en avril dernier déjà, le nouveau secrétaire général de la présidence de la république lui avait demandé de cesser d’alimenter son blog où il exprime ses opinions politiques. «Quand on est conseiller du président, on ne peut s’offrir le luxe d’exprimer ses opinions personnelles», avait alors justifié Xavier Musca. Pour certains, Maxime Tandonnet, inventeur du concept du «Français d’origine étrangère» ayant été au cœur de vives polémiques dans la presse après le fameux discours de Grenoble de 2010 pouvait nuire à l’image de l’Élysée lors de la nouvelle campagne présidentielle.

L’importance de la question de l’immigration

Né en 1958 à Bordeaux, c’est là qu’il débute ses études de sciences politiques. A son retour des Etats-Unis où il avait décoché un master, il démarre sa carrière au ministère des affaires étrangères en tant que premier secrétaire à l’ambassade de France au Soudan, à Khartoum, pendant deux ans. A son retour à Paris, il intègre l’ENA, dont il sort diplômé en 1992. Il rejoint alors le ministère de l’intérieur et occupe la fonction de sous-préfet à Tours, Versailles, puis Saint-Jean-de-Maurienne.

En 1996, on le retrouve à chargé de mission aux affaires européennes. Là, il est chargé de mener les négociations bruxelloises autour de la question de l’immigration. Il doit préparer les dossiers de justice de Jean-Pierre Chevènement.

«C’est au cours de cette période que je prends conscience de l’importance de la question de l’immigration et tente de me forger une vision républicaine et modérée de ce sujet ultra complexe donnant lieu à toutes les caricatures et les expressions extrémistes», explique-t-il sur son blog. En 2000, il est nommé inspecteur général de l’administration.

Nommé ministre de l’intérieur en 2002, Nicolas Sarkozy l’appelle pour travailler à des réformes en matière d’immigration. Il rédige ses discours sur le sujet et participe à la rédaction de plusieurs lois sur l’immigration. Puis, en 2007, lorsque Nicolas Sarkozy est élu président, c’est tout naturellement qu’il intègre son cabinet. Outre sa carrière de haut fonctionnaire, Maxime Tandonnet a rédigé des ouvrages abordant le thème de l’immigration.

Gypsy Allard

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