Occupation place de la République : mises à l’abri et vigilance

 Occupation place de la République : mises à l’abri et vigilance

Installation de 300 tentes à la place de la République le 26 mars 2021, organisée par plusieurs organisations dont le Droit au logement et Utopia 56, pour réclamer à l’Etat l’hébergement d’urgence des sans-abris et d’agir face à la crise du logement. FIORA GARENZI / HANS LUCAS / AFP

Installée jeudi soir, place de la République (Paris), la majeure partie des personnes ayant des difficultés de logement a finalement été mise à l’abri.

 

Mise à l’abri

Après deux jours d’occupation de la place de la République à Paris, ce samedi (27 mars), ce sont 480 personnes ayant des difficultés de logement, voire sans logement, qui ont pu être mises à l’abri, selon l’association Utopia 56. Celle-ci se félicite du calme dans lequel s’est déroulée cette évacuation et en profite pour faire passer un message : cette évacuation « démontre  la contre productivité et dangerosité de la présence policière lorsqu’elle intervient sur des actions de mise à l’abri ». En référence notamment aux scènes de violences ayant eu lieu, fin novembre sur cette même place, où la préfecture de police avait cette fois intervenu.

Hypocrisie ?

Comme ils l’avaient déjà fait le soir de l’installation des tentes, la préfecture de police et le ministre de l’Intérieur ont de nouveau condamné cette action, mettant en avant « les conditions sanitaires actuelles ».

De leur côté, les associations assurent avoir pris les mesures nécessaires afin de minimiser les risques de propagation du virus. Ces dernières placent, au passage, les institutions face à leurs responsabilités : « leur réaction est particulièrement hypocrite, puisque c’est la préfecture qui est responsable de cette situation de danger, puisqu’elle a la responsabilité et le devoir d’héberger ces personnes à la rue ».

Situation alarmante

L’an passé, avec une trêve hivernale des expulsions locatives repoussée au 1er juin, au lieu du 1er avril, 3500 personnes ont été expulsées de leur logement. Soit une baisse de 79% par rapport à 2019, selon un rapport parlementaire (31 janvier).

Dans son rapport sur l’état du mal-logement en France paru en février, la Fondation Abbé Pierre pointe une situation alarmante. Selon le rapport, en 2020, 14 % des Français ont notamment eu des difficultés liées au logement.

Dans ces circonstances, la mise à l’abri de près de 500 personnes de la place de la République est une bonne nouvelle mais le combat est loin d’être fini. Les associations restent vigilantes : « nous veillerons à ce que la fenêtre d’espoir ouverte hier soir [27 mars, ndlr] pour ces 480 personnes prises en charge soit pérenne avec des solutions d’hébergement et accompagnement long terme ».

 

Charly Célinain