Une campagne de soutien au tourisme fait le buzz sur fond d’annulations en masse

 Une campagne de soutien au tourisme fait le buzz sur fond d’annulations en masse

Les photos de la campagne « Would you stop visiting » ont été partagées des milliers de fois sur les réseaux sociaux en quelques jours.


Les professionnels français du tourisme font face à une importante vague d’annulation des réservations pour la Tunisie dans la foulée de l’attentat du 26 juin. De même, les nouvelles réservations pour cette destination autrefois prisée des Français sont en chute libre. C’est dans ce contexte qu’un jeune Tunisien fait le buzz sur les réseaux sociaux avec une série de photos rappelant que d’autres grandes villes du monde ont été la cible du terrorisme sans que cela ne remette en question leur attrait touristique.


 


Annulations en série, réservations en chute


Les agences de voyages et les tour-opérateurs français ont reçu des demandes d'annulations en série pour les séjours réservés en Tunisie au mois de juillet, après l'attentat qui a fait 38 morts près de Sousse, dont une majorité de touristes britanniques. Dès samedi, des milliers de touristes étrangers avaient quitté le pays plus tôt que prévu, portant un nouveau coup au tourisme déjà à la peine après le précédent attentat du musée du Bardo à Tunis (21 touristes tués) en mars.


En début de semaine, le syndicat des agences de voyages françaises (Snav) a indiqué enregistrer pour le mois de juillet « 80 % d'annulations et de demandes pour une autre destination », le plus souvent pour la Grèce, la Bulgarie, la Croatie ou l'Espagne. Avant cet attentat, qui s'est produit à quelques jours du lancement de la saison estivale, les réservations pour la Tunisie depuis la France affichaient déjà à fin mai un fort retard en termes de réservations pour l'été, à -37,7 % comparé à mai 2014, selon des chiffres des tour-opérateurs français.


 


« Dès que cela se passe chez nous, c'est l'amalgame »


Dans ce contexte, une campagne originale de promotion de la destination Tunisie a vu le jour sur les réseaux sociaux. Aussi simple que pertinente, elle pose aux voyageurs potentiels une simple question : Cesseriez-vous de visiter New York, Paris ou Madrid, alors même que, comme la Tunisie, ces grandes villes ont été touchées par des attentats meurtriers ces dernières années ?


À l’origine des visuels sobres et expressifs, Selim Ben Hadj Yahia, 30 ans, explique qu’il est parti d’un constat simple : « Dès que cela se passe chez nous, c'est l'amalgame alors que des attentats se passent partout dans le monde ces dernières années ». Dès lors, il n’est pas normal qu’un touriste se dise « Je ne vais pas aller en vacances en Tunisie alors qu'il ne le dirait jamais pour New York, Paris ou Madrid ».


 


« Support Tunisia, Land of peace »


« J’ai donc foncé », poursuit ce consultant spécialisé dans la communication de crise. Le résultat est une série de visuels montrant les dégâts causés par les attentats, de celui du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles à ceux du 7 juillet 2005 à Londres (56 morts dans quatre explosions quasi simultanées), en passant par l’attaque du journal Charlie Hebdo à Paris en janvier 2015. Chaque image est accompagnée de la mention, en anglais ou en français, « Support Tunisia, Land of peace » (Soutenez la Tunisie, Terre de paix).


Publiées deux jours après l’attentat de Sousse, qui a fait 38 morts le 26 juin dernier, ces photos ont été partagées des milliers de fois sur les réseaux sociaux et ont trouvé un écho dans de nombreux médias tunisiens et internationaux. « Nous avons fait parler de la Tunisie (positivement) suite aux attentats, et cela m'emplit de joie », a commenté M. Ben Hadj Yahia face au succès de ces photos


Rached Cherif

Rached Cherif