Palestine : pour en finir avec les idées reçues

 Palestine : pour en finir avec les idées reçues

Anne Tuaillon, vice-présidente de l’association France Palestine Solidarité (AFPS). Photo : DR

La Palestine, les journalistes en parlent uniquement quand il se passe quelque chose de dramatique sur place. Ils ne prennent jamais ou rarement le temps de « contextualiser », comme si le passé n’avait jamais existé en Palestine. Par exemple, ils oublient de rappeler que c’est l’occupation illégale de leur terre par l’armée israélienne depuis maintenant 55 ans qui poussent certains Palestiniens au désespoir. Ils omettent également de rappeler les nombreuses résolutions onusiennes non respectées par « la seule démocratie du Moyen-Orient », comme aiment le scander les gouvernements occidentaux.

Quand c’est calme, la Palestine disparaît des radars médiatiques. Et c’est pour cela que nous avons décidé aujourd’hui d’en parler. Posément. On a eu une grande discussion avec Anne Tuaillon, vice-présidente de l’association France Palestine Solidarité (AFPS), une énorme organisation qui regroupe près de 5 000 adhérents, organisés en une centaine de groupes locaux en France.

Avec Anne Tuaillon, nous avons tenté de répondre à toutes les questions que se posent celles et ceux qui s’intéressent à la Palestine. C’est aussi un bon moyen, grâce à des éléments factuels, de contrebalancer la propagande pro-israélienne.

 

LCDL : Le terme « conflit israélo-palestinien » est-il adapté à la situation ?

Anne Tuaillon : Non, il n’est pas adapté. Quand on parle de conflit, on fait référence à deux forces qui s’opposent sur un pied d’égalité. Il ne s’agit pas d’un conflit mais d’une situation d’oppression et de domination systématique du peuple palestinien par Israël. C’est un projet colonial de dépossession, un projet planifié qui se caractérise par le vol des terres et des richesses naturelles, par le transfert forcé de population et le nettoyage ethnique, par une colonisation de peuplement, un colonialisme agricole et industriel.

Anne Tuaillon, est-ce que pour le droit international l’occupation de la Cisjordanie par l’État d’Israël est légale ? 

Selon le droit international, l’occupation doit être temporaire. Elle doit être également justifiée par une nécessité militaire et par l’intérêt du peuple occupé. On n’est bien évidement pas dans cette situation en ce qui concerne l’occupation militaire de la Cisjordanie par Israël qui dure depuis 1967. Déjà, on ne peut pas dire que 55 ans d’occupation militaire soit une occupation temporaire ! La nécessité militaire ne tient pas non plus la route quand l’occupant possède une des armées les plus puissantes du monde. Quant à l’intérêt du peuple occupé … L’intérêt du peuple palestinien passe par la reconnaissance de ses droits fondamentaux et nationaux, par la fin de l’occupation de ses terres, par l’arrêt de la colonisation et du régime d’apartheid.

Il faut également ajouter que, non content d’occuper illégalement la Cisjordanie, l’État d’Israël ne respecte quasiment aucunes des règles de la guerre, définies dans la quatrième convention de Genève et par le règlement des conférences de la paix de La Haye (NDLR : Elles constituent le droit de la guerre au sens strict du terme, c’est-à-dire l’ensemble des règles que doivent observer les belligérants dans la conduite des hostilités).

Pour citer quelques-unes de ces règles : il ne doit pas y avoir conquête de territoire, la puissance occupante doit assurer l’hygiène et la santé publique à la population occupée, l’approvisionner en vivres, les transferts forcés de personnes civiles et les peines collectives ainsi que la confiscation des biens privés par l’occupant sont interdites, les biens culturels doivent être respectés…

Qu’est-ce qu’on appelle la Nakba ? 

La Nakba est un terme arabe qui signifie « la catastrophe ». Pour les Palestiniens, elle fait référence à la période allant de 1947 à 1949 quand les milices juives puis l’armée israélienne ont détruit des villages palestiniens, massacrant au passage leurs habitants et forçant 800 000 Palestiniens à l’exode. A ce jour, ce sont toujours des réfugiés car Israël refuse d’appliquer le droit au retour qui leur est reconnu pourtant par la résolution 194 de l’ONU.

En 1949, sont signés les accords d’armistice israélo-arabes. Est-ce la fin de la Nakba ?  

Non. La Nakba ne s’est pas arrêtée en 1949 avec la signature de l’armistice. C’est un processus de dépossession et de nettoyage ethnique qui s’est poursuivi et qui est toujours à l’œuvre : que ce soit en Israël ou dans le Territoire palestinien occupé (Cisjordanie dont Jérusalem Est et Gaza). Israël poursuit le vol des terres et les transferts forcés de population, comme c’est le cas par exemple en ce moment, dans le désert du Naqab et dans les collines du sud d’Hébron à Masafer Yatta.

On entend parfois dans les réseaux militants qu’un peuple vivant sous occupation militaire a le droit de se défendre ? Qu’en est-il ? 

Comme on vient de le voir plus haut, l’occupation de la Cisjordanie par Israël est illégale. Cette occupation donne le droit au peuple palestinien de résister par les moyens qu’il estime adaptés à l’oppression qu’il subit. La résistance doit s’organiser et respecter le droit international humanitaire. Nombreux sont les peuples qui ont usé de ce droit à commencer par le peuple français pendant l’occupation allemande. Rappelons également les mots de Nelson Mandela : « c’est l’oppresseur, par ses méthodes, qui désigne à la résistance les armes qu’elle doit utiliser ». 

On entend aussi « l’État d’Israël bafoue régulièrement les résolutions votées par l’ONU » … 

Il n’y a pas une résolution de l’ONU qui soit respectée par Israël, à commencer par la résolution 181 relative au plan de partage de la Palestine, qui prévoyait que les populations devaient rester sur leurs terres. Il y aussi la résolution 194 qui reconnaît le droit au retour des réfugiés palestiniens, la résolution 242 qui demande le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés, les résolutions 252 et 267 contre l’annexion de Jérusalem-Est, la résolution 2334 et toutes les précédentes relatives à la colonisation de peuplement… Et il y en a beaucoup d’autres…

Les défenseurs d’Israël insistent pour dire qu’Israël est la seule démocratie du Moyen-Orient. Êtes-vous d’accord avec cette affirmation ? 

Certes, les Palestiniens citoyens d’Israël ont le droit de vote, mais il faut noter que les députés palestiniens ne sont pas libres de leur expression au risque d’être exclus de la Knesset (NDLR : le Parlement israélien). De plus, le droit de vote ne fait pas à lui seul une démocratie. Pour les Palestiniens d’Israël, pas d’égalité dans l’accès à l’éducation, à la santé, au travail, à la propriété… Impossible pour les Palestiniens d’Israël de fonder une famille en Israël avec des Palestiniens réfugiés ou vivant en territoire occupé. Les propriétés et biens qui leur ont été et leur sont encore aujourd’hui confisqués par l’État sont proposés aux citoyens juifs pour y construire leurs résidences.

Parallèlement, des comités d’admission décident si les Palestiniens citoyens d’Israël ont le droit d’habiter dans des quartiers où vivent des citoyens israéliens juifs (quartiers souvent construits sur les terres qui leur ont été volées). De quelle démocratie parle-t-on quand il y a une telle inégalité des droits et quand la loi fondamentale dite « de l’État nation du peuple juif » (NDLR : votée en juillet 2018), elle ne reconnaît qu’au seul peuple juif le droit à l’autodétermination.

Pour légitimer les nombreuses colonies illégales présentes en Cisjordanie, les défenseurs d’Israël disent parfois « Les juifs étaient là avant les Palestiniens ». Les territoires étaient-ils vides avant la création d’Israël ? 

Il serait trop long de faire l’historique des mouvements de populations sur la terre de Palestine depuis des millénaires. Je ne peux que conseiller la lecture du livre de Shlomo Sand « Comment le peuple juif fut inventé ». Tout le monde sait que le mythe sioniste de « la terre sans peuple pour un peuple sans terre » est une fiction destinée à justifier la création d’un État juif en Palestine. Il y avait bel et bien un peuple qui vivait en Palestine et le plan destiné à le chasser de sa terre a échoué partiellement. Les colons affirment que cette terre leur a été donnée par Dieu. Considérer la Bible comme un cadastre pour justifier un crime de guerre est quand même quelque chose auquel personne ne devrait souscrire.

La colonisation de peuplement consiste pour la puissance occupante à installer une partie de sa population dans le territoire occupé. La quatrième convention de Genève définie la colonisation d’un territoire occupé comme un crime de guerre. Ce sont à ce jour près de 700 000 colons qui sont installés dans le territoire palestinien occupé (y compris Jérusalem-Est) sur des terres volées aux Palestiniens. À la colonisation de peuplement, s’ajoute la colonisation agricole et industrielle qui participe au pillage des ressources naturelles et à la destruction de l’environnement. Tous les produits qui sont issus des colonies sont illégaux et pourtant l’Union européenne commerce en toute illégalité avec les colonies.

A chaque confrontation entre les Palestiniens et l’armée israélienne, de nombreux gouvernements occidentaux scandent : « Israël a le droit de se défendre ». Que cela vous inspire-t-il ?

Cela m’inspire le plus profond dégoût. Quand un État, doté d’une des armées les plus puissantes au monde bombarde et massacre des populations civiles dont des milliers d’enfants, comment les dirigeants européens dont le Président de la République française osent-ils parler du droit de se défendre de l’agresseur sans avoir, qui plus est, la moindre compassion pour les victimes ? Par quel jeu de passe-passe entendent-ils faire passer les agresseurs pour des victimes qui auraient le droit de se défendre ? Pour ne prendre que la dernière agression contre Gaza, il s’agissait aux dires même d’Israël, de bombardements supposés préventifs ! Ces propos déshonorent ceux qui les tiennent.

Pour les défenseurs d’Israël, la paix entre juifs israéliens et Palestiniens n’est pas possible à cause du Hamas et du Djihad islamique. Doivent-ils reconnaître Israël comme le demande l’Etat hébreu ? 

Là encore, on est dans une inversion des valeurs et des situations. Qui est l’occupant ? Qui emprisonne ? Qui assassine la jeunesse palestinienne ? Qui opprime ? Qui confisque les terres ? Qui bafoue le droit international ? Il n’y a pas de paix sans justice. La paix ne peut passer que par l’application du droit : c’est-à-dire la fin de l’occupation, de la colonisation, du régime d’apartheid et la libération de tous les prisonniers politiques. Y compris le droit au retour des réfugiés et le statut de Jérusalem.

Autant de sujets qu’Israël refuse d’aborder faisant de la reconnaissance d’Israël par les Palestiniens comme État juif un préalable à toute discussion alors qu’il ne reconnaît ni l’existence d’un État palestinien ni le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. Le deux poids deux mesures érigé comme principe. L’obstacle à la paix, il est du côté de celui qui bafoue et nie les droits de l’autre et n’entend pas cesser.

Certains comparent le Hamas à Daesh ou Al Qaida. Qu’en pensez-vous ? 

Qu’est-ce qui justifierait ces allégations ? Le fait que le Hamas soit un parti avec des fondements religieux ? Ça n’est quand même pas suffisant pour en faire un parti qui pourrait être comparé avec des mouvements terroristes. L’assimilation entre la religion musulmane à laquelle se réfère le Hamas et le terrorisme islamique est d’une profonde malhonnêteté.

Le Hamas et le Djihad islamique sont considérés comme des organisations terroristes par les États-Unis et par l’Union européenne entre autres. Êtes-vous d’accord avec ce constat ?

Le Hamas est un parti politique qui a participé aux élections en 2005. Comment l’Union européenne peut-elle considérer des organisations politiques qui ont participé à des élections démocratiques qu’elle a supervisées comme des organisations terroristes ? Il est temps que l’Union européenne se dote de règles qui ne paralysent pas son action diplomatique et qu’elle ne se laisse pas dicter ses décisions par l’État d’Israël qui pratique le terrorisme d’État.

Il y a une grande méfiance, voire du dégoût, de la part d’une grande partie du peuple palestinien envers l’Autorité palestinienne. La comprenez-vous ? 

Le moins que l’on puisse dire est qu’une grande partie du peuple palestinien, et particulièrement sa jeunesse, ne se reconnaît plus dans l’Autorité palestinienne. Quand on voit des militants arrêtés par l’Autorité palestinienne pour avoir dénoncé l’entrave à la liberté d’expression (l’un d’eux a été battu à mort dernièrement), quand on voit des manifestations réprimées violemment, quand on voit les élections présidentielles ou législatives reportées sans arrêt, quand on voit qu’il n’y a pas de place pour les jeunes générations, bien évidement qu’on comprend cette défiance et ce rejet.

Toute une génération de Palestiniens n’a jamais voté et il en ressort une très grande frustration. Le dernier report des élections par Mahmoud Abbas (NDLR : en avril 2021, le président palestinien avait annoncé le report des élections législatives « tant que la tenue du scrutin n’est pas garantie à Jérusalem-Est ». Une décision vivement critiquée par la population) a encore accru le rejet de cette autorité qui n’a d’autorité que le nom. N’oublions pas qu’Israël exerce de fait son autorité sur tout le territoire palestinien occupé y compris sur la faible partie qui est supposée être sous la souveraineté de l’Autorité palestinienne.

Depuis quelques années, en France, l’antisionisme est assimilé à de l’antisémitisme. Ceux qui disent cela ont-ils raison ? 

Ce sont les soutiens inconditionnels d’Israël qui tentent depuis quelques années d’assimiler l’antisionisme et l’antisémitisme. L’antisionisme serait une forme renouvelée de l’antisémitisme. Cette petite musique est déclinée à tous les modes y compris au sommet de l’État en France. Et c’est bien souvent le mouvement de solidarité qui est visé. C’est absolument insupportable : nous sommes fondamentalement antiracistes, c’est ce qui fonde notre engagement.

Contester l’idéologie sioniste ou la politique de l’État d’Israël relève de la liberté d’expression. Celles et ceux qui contestent l’idéologie sioniste ou la politique d’Israël, ne sont pas des racistes, ils et elles demandent juste l’application du droit, l’égalité des droits.

Appelez au boycott de l’État d’Israël est-il légal ? 

Oui, c’est légal. En juin 2020, la Cour européenne des droits de l’homme a tranché sur cette question et a condamné l’État français qui prétendait criminaliser l’appel au boycott des produits israéliens. Il lui a été signifié que l’appel au boycott relève de la liberté d’expression. Contester la politique de l’État d’Israël et pour cela appeler au boycott fait partie de l’expression démocratique.

Non, l’appel au boycott des produits israéliens n’est pas interdit en France. Répéter et répéter un mensonge n’en fera pas une vérité. Mais cela instille le trouble chez certains. Il est donc utile de rappeler les faits et ce jugement.

Peut-on comparer ce qu’il se passe en Palestine aujourd’hui avec ce qu’il s’est passé en Afrique du Sud au temps de l’apartheid ? 

Derrière votre question, il y en a une autre : « Israël pratique-t-il un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien ? ». La notion d’apartheid est une notion clairement définie en droit international et elle n’est pas définie par analogie avec le régime pratiqué en Afrique du Sud jusque dans les années 1990.

Un régime d’apartheid est un régime d’oppression et de domination systématique exercé par un « groupe racial » à l’encontre d’un autre « groupe racial » ; il est assorti de pratiques d’actes inhumains, et l’intention de maintenir ce régime doit être manifeste.

La politique israélienne à l’égard du peuple palestinien correspond en tous points à la définition de l’apartheid en droit international. Les protestations des inconditionnels d’Israël n’y changeront rien. Ils feraient mieux d’ouvrir les yeux et de reconnaître l’apartheid israélien comme l’a fait l’organisation israélienne de défense des droits humains B’tselem.

On entend rarement parler de la résistance populaire (pacifiste) en Palestine. Que représente -t-elle ? Et pourquoi est-elle si peu audible ? 

La résistance populaire est une forme de résistance accessible à toutes et tous. Le peuple palestinien s’est engagé dans cette voie à l’issue de la seconde intifada (NDLR : l’Intifada, la révolte des Palestiniens, a été déclenchée le 28 septembre 2000, après la visite d’Ariel Sharon – à l’époque chef de la droite, dans l’opposition – sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem. Elle aurait fait plus de 5 670 morts, dont plus des trois-quarts sont des Palestiniens).

A Jérusalem-Est, en Cisjordanie ou à Gaza elle peut prendre toutes sortes de formes : manifestations contre la construction du mur, marches du retour, protection contre la démolition de maisons, soutien aux agriculteurs particulièrement visés par l’armée israélienne et la violence des colons, plantations sur des terres menacées de vol par les colons, protections des enfants se rendant à l’école, reconstruction de maisons détruites, mobilisations contre l’implantation de nouvelles colonies, réappropriation de terres volées.…

Les militants et les villages mobilisés font face à une répression féroce comme le village palestinien de Beita qui, suite à une mobilisation de masse, a réussi à faire partir les colons. Le village en a payé le prix fort : 14 jeunes ont été assassinés par l’armée d’occupation.

C’est le cas partout en Palestine : arrestation et assassinat de ceux qui résistent au régime d’apartheid. Je ne sais pas si on peut dire que la résistance populaire n’est pas audible. Elle n’intéresse pas beaucoup la presse occidentale car elle n’est pas spectaculaire mais elle est là, partout où les violations ont lieu, comme en ce moment dans les collines du sud d’Hébron à Masafer Yatta. Elle est sur tous les fronts, comme le sont les ONG palestiniennes de défense des droits humains, particulièrement visées par Israël en ce moment.

Selon vous, que faudrait-il faire pour arriver à la fin de l’occupation de la Palestine par l’État d’Israël ?

Il faudrait qu’enfin soit mis fin à l’impunité d’Israël. Nous l’avons vu, Israël ne respecte aucune des résolutions de l’ONU. Ces violations des résolutions de l’ONU mais également du droit humanitaire et des droit humains les plus élémentaires n’ont jusqu’à présent entraîné aucune sanction. Rien qui ne fasse comprendre à Israël que tant qu’il ne respectera pas le Droit, il ne sera plus un partenaire dans quelque domaine que ce soit. En trois jours, les États occidentaux ont su mettre en œuvre tout un arsenal de sanctions contre la Russie. Les violations constantes d’Israël depuis 1948 n’ont jamais entraîné la moindre sanction. Au mieux des condamnations plus ou moins convaincantes, jamais suivies d’effets.

On peut comprendre que les Palestiniens dénoncent le deux poids deux mesures. Et on peut comprendre qu’Israël se sente très à l’aise pour continuer. La fin de l’impunité, c’est la seule voie pour parvenir à la fin de l’occupation, de la colonisation et de l’apartheid.

Vu le peu d’empressement des États à mettre fin à cette impunité, cela passe par la mobilisation citoyenne avec entre autres la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) tant qu’Israël n’appliquera pas le droit international.

Croyez-vous encore à la paix ? De quelle façon serait-elle possible ?

Je crois qu’un peuple luttant pour son indépendance et ses droits finit toujours par vaincre. Je crois profondément à l’égalité des droits et c’est ce qui motive mon engagement depuis ma jeunesse. Il n’y a pas de paix sans justice. La paix passe par le respect des droits du peuple palestinien et la fin de l’apartheid. Israël a bien évidement l’intention de maintenir le régime d’oppression et de domination, le régime d’apartheid qu’il exerce à l’encontre du peuple palestinien. Cela ne peut plus se faire dans l’indifférence générale.

L’apartheid est un crime contre l’humanité et les États ont le devoir d’y mettre fin. Ceux qui seront reconnus comme complice de ce crime devront rendre des comptes. La reconnaissance du régime d’apartheid israélien est donc une voie pour avancer vers le respect du droit. Elle obligera les États, si leurs dirigeants ne veulent pas être condamnés pour complicité de crime contre l’humanité, à mettre fin à l’impunité d’Israël.

 

Pour se tenir informé de l’actualité en Palestine, le site de l’afps : https://www.france-palestine.org

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Nadir Dendoune