Photographes de guerre… aussi une affaire de femme

 Photographes de guerre… aussi une affaire de femme

Françoise Demulder/Roger-Viollet – Lee Miller Archives, England 2022 – Courtesy International Center of Photography

Elles ont couvert les guerres d’Espagne, du Vietnam, du Liban. Le musée de la Libération, à Paris, rend hommage aux femmes photoreporters dans une belle exposition qui présentent 80 de leurs clichés.

 

Elles ont couvert les guerres d’Espagne, du Vietnam, du Liban. Le musée de la Libération, à Paris, rend hommage aux femmes photoreporters dans une belle exposition qui présentent 80 de leurs clichés. Par Y. G. Photographes de guerre… aussi une affaire de femme Au musée de la Libération, dans le XIVe arrondissement de Paris, l’exposition Femmes photographes de guerre consacre celles qui ont documenté les zones de conflits ces quatre-vingt cinq dernières années.

Elles sont huit à qui l’exposition rend hommage : Lee Miller, Gerda Taro, Catherine Leroy, Christine Spengler, Françoise Demulder, Susan Meiselas, Carolyn Cole, Anja Niedringhaus. Pour la guerre d’Espagne, les clichés partisans de Gerda Taro avec le photographe Robert Capa donne tout de suite à voir une guerre en mouvement.

Prix World Press Photo

Lee Miller, ancienne mannequin, travaille la lumière à la suite de sa rencontre avec Man Ray. Avec elle, la guerre prend une tournure plus artistique, presque cinématographique. Accréditée par l’armée américaine durant la Seconde Guerre mondiale, elle découvre les camps de concentration. Celle qui travaillait pour des journaux de mode, inscrit alors dans son carnet : “Je pense que la mode ne sera plus jamais au pyjama à rayures.”

La guerre du Vietnam marque une rupture pour les femmes photoreporters. Présente sur place, Catherine Leroy publie des clichés frontaux pour 15 dollars dans “Elle” et “Paris Match”. Christine Spengler, de son côté, se place à hauteur d’enfants et d’opprimés.

Quel que soit le lieu, ces témoins de guerre nous plongent au plus près de l’humain. Début 1976, Françoise Demulder prend plusieurs clichés du massacre du bidonville de la Quarantaine au Liban. Son journal sélectionne une photo de sa série.

Demulder insiste pour en retenir une autre, celle d’une vieille femme suppliant un milicien devant une maison en feu. La photographe parvient à convaincre sa direction. En 1977, grâce à cette image, Françoise Demulder sera la première lauréate du prix World Press Photo, le plus prestigieux prix de photojournalisme au monde.

FEMMES PHOTOGRAPHES DE GUERRE, jusqu’au 31 décembre, au musée de la Libération, Paris 14e

>> A lire aussi : « C’est important de montrer la guerre pour que les gens la détestent », Jacques-Marie Bourget

 

Yassir Guelzim

Yassir GUELZIM

Journaliste Print et web au Courrier de l'Atlas depuis 2017. Réalisateur de documentaires pour France 5.