Naoufal Belghazi : « Je veux fédérer les avocats marocains à l’étranger »

 Naoufal Belghazi : « Je veux fédérer les avocats marocains à l’étranger »

crédit photo : Therrien Couture


Avant d’être avocat à Montréal, il a connu plusieurs vies. Celles notamment d’étudiant en France et de journaliste au Maroc. En 2006, il rencontre sa future épouse québécoise qui le convainc de tenter l’examen du barreau au Canada. 


Vous avez grandi au Maroc, avant de prendre le ­chemin de la France pour vos études…


Je suis né le 16 juin 1975 à Rabat. J’ai passé mon bac à Salé, puis j’ai intégré l’université Mohammed-V de Rabat pour y étudier le droit. J’ai décroché ma licence, puis j’ai été accepté en maîtrise à Angers. Sous l’impulsion de ma mère, j’ai décidé d’y aller. Ensuite, après une ­escale à Strasbourg, je suis parti à Clermont-Ferrand, où j’ai obtenu un DESS (diplôme d’études supérieures spécialisées, ndlr) en droit des affaires en 2002.


 


En 2003, vous rentrez au Maroc. Et là, vous vous ­retrouvez propulsé journaliste…


Je cherchais un poste de juriste d’entreprise et ma mère passait son temps à envoyer mes CV. Elle a répondu à une annonce de L’Economiste pour un poste de journaliste (elle avait mal compris). J’ai passé un entretien qui s’est très bien passé et j’ai été recruté. Je couvrais notamment les grands procès de corruption à l’époque. J’y suis resté cinq ans, mais travailler dans un quotidien était très éprouvant. Je commençais à fatiguer, j’ai préféré arrêter pour m’orienter vers autre chose.


 


En 2006, vous faites une rencontre qui va bouleverser votre vie…


Le Canada proposait un programme intéressant pour les journalistes. Une bourse leur était accordée pour travailler durant six mois dans des rédactions à travers le monde. Cette année-là, c’était en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. J’ai rencontré une journaliste québécoise qui est devenue ma femme. En 2010, nous avons décidé de nous installer au Canada où je ­voulais revenir à mes premiers amours : le droit et la pratique juridique.


 


Devenir avocat au Canada, avec des diplômes ­français et une expérience professionnelle au ­Maroc, ça n’a pas été trop compliqué ?


Pas tant que ça, en fait. Il y a des équivalences de ­diplômes, mais pour pratiquer, il faut passer l’examen du barreau canadien. J’ai donc suivi des cours à l’université de Montréal, puis j’ai intégré l’école du barreau. Ensuite, je me suis lancé sur le marché du travail. D’abord à la commission des lésions professionnelles, puis pour deux associés, et enfin à mon compte, avec une spécialité en droit civil, droit du travail et droit commercial. Aujourd’hui, je suis avocat chez Edilex, une entreprise canadienne spécialisée dans la technologie juridique. Je m’occupe de l’outil qui génère les documents d’appel d’offres pour le compte de nos clients.


 


Vous avez des projets avec le Maroc ?


Le ministère des MRE (Marocains résidant à l’étranger, ndlr) m’a contacté pour participer au premier forum des avocats de l’étranger, ainsi que pour la seconde édition à Agadir. On souhaite créer une association d’avocats marocains à l’étranger, afin de les aider à mieux appréhender les problématiques juridiques en matière de droit familial (divorce, mariage, garde d’enfants, successions), et de faciliter la création d’entreprises. 

Jonathan Ardines