Prison pour narcotrafiquants : choix imminent, droits humains surveillés

 Prison pour narcotrafiquants : choix imminent, droits humains surveillés

Les quatre prisons françaises envisagées pour accueillir dès juillet les 100 plus grands trafiquants de drogue sont celles d’Alençon-Condé-sur-Sarthe, Vendin-le-Vieil, Arles et Saint-Maur, où le ministre de la Justice prévoit de les isoler. Photos : JEAN-FRANCOIS MONIER, DENIS CHARLET, GUILLAUME SOUVANT, Téa ZIADE / AFP

Alors que Gérald Darmanin s’apprête à dévoiler le site de la première prison destinée aux 100 plus gros narcotrafiquants, des voix pointent les risques d’atteintes aux droits humains.

La maison centrale de Saint-Maur (Indre), le centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe (Sarthe), la maison centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône) et Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).

Quatre établissements susceptibles d’accueillir la première prison de haute sécurité destinée aux narcotrafiquants. Le garde des Sceaux avait fait une priorité de l’ouverture de cette prison « nouvelle génération » d’ici le 31 juillet.

Gérald Darmanin annoncera aujourd’hui (06 mars) quel site sera réaménagé pour accueillir les 100 plus gros narcotrafiquants.

Isolement maximal

Couper au maximum les contacts avec l’extérieur. Le ministre de la Justice l’indiquait en février, la prison choisie fera l’objet de « travaux technologiques » afin de s’assurer de l’impossibilité des communications extérieures.

Outre ces dispositions techniques, d’autres mesures viendront renforcer la sécurité. Nouveaux équipements médicaux, visioconférence généralisée, tout sera fait pour éviter d’avoir à sortir de l’enceinte de l’établissement, sauf extrême nécessité.

De plus, les contacts avec les familles seront considérablement réduits. Après tout contact physique avec une personne extérieure, sans surveillance d’un agent pénitentiaire, les détenus seront soumis à une fouille systématique et intégrale.

Droits humains

La mise en place de mesures aussi restrictives a été pointée du doigt par l’Observatoire international des prisons (OIP). Dans un rapport (4 mars), ce dernier regrettait des mesures attentatoires aux droits humains et libertés fondamentales. Fin des unités de vie familiale, fouilles intégrales et systématiques ou encore accès au téléphone réduit, des mesures qui inquiètent l’OIP.

L’observatoire dénonce également le principe d’isolement renouvelable, sans actualisation régulière, « alors même que le Comité européen pour la prévention de la torture du Conseil de l’Europe (CPT) recommande un « réexamen complet » de la mesure d’isolement en vue d’y mettre fin « le plus rapidement possible » dès lors qu’elle dépasse 24 heures ».

Le CPT pointait d’ailleurs les « effets extrêmement dommageables sur la santé mentale, somatique et le bien-être social » de l’isolement.

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