Violences: 5 000 femmes équipées de téléphones « grave danger »

Un procureur remet à une femme un « téléphone Grave danger », destiné aux victimes de violences conjugales pour leur permettre de solliciter rapidement l’intervention des forces de l’ordre grâce à une touche d’urgence, au tribunal de Bobigny, en banlieue nord-est de Paris, le 15 janvier 2024. (Photo par Ludovic MARIN / AFP)
Ce dispositif permet de lutter contre les violences faites aux femmes. Au 1er février dernier, 5 000 appareils étaient actifs, selon les chiffres du ministère de la justice.
C’est 500 de plus que l’année dernière et 1 500 de plus qu’en 2023. Le téléphone « grave danger » a été expérimenté en 2009 en Seine-Saint-Denis, avant d’être généralisé à toute la France cinq ans plus tard.
L’appareil est attribué sur décision du procureur. Il bénéficie d’une géolocalisation et permet, en appuyant sur une simple touche, d’être mis en relation avec un professionnel de la lutte contre ces violences.
Selon la Chancellerie, 3 000 alarmes déclenchées via ce dispositif ont entraîné une intervention des forces de l’ordre en 2024.
Système d’alerte
Quant aux bracelets anti-rapprochement, 770 dispositifs étaient actifs au 1er février 2025, contre 983 un an plus tôt. Depuis l’adoption de la loi de 2019, plus de 2 500 décisions de placement sous bracelet ont été prononcées.
Porté à la cheville, cet outil permet de géolocaliser le conjoint ou ex-conjoint violent et de déclencher un système d’alerte lorsqu’il s’approche de la personne protégée au-delà d’un périmètre défini par le juge.
L’homme est alors contacté par une plateforme de téléassistance ; s’il ne répond pas ou ne rebrousse pas chemin, les forces de l’ordre sont alertées.
Évictions du domicile
Entre 2017 et 2023, les condamnations pour violences conjugales et délits commis par conjoint ou concubin ont augmenté de 136 %, passant de 22 202 à 52 302 condamnations. Les évictions du domicile ont progressé de plus de 200 % sur la même période.
Selon un bilan du ministère de l’Intérieur, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France en 2023, un chiffre en baisse de 19 % par rapport à 2022.