Prison : un rapport pointe l’accès aux soins compliqué pour les détenus

 Prison : un rapport pointe l’accès aux soins compliqué pour les détenus

Salle de soins de l’hôpital pénitentiaire de Fresnes situé, dans la prison de Fresnes à Fresnes au sud de Paris, le 25 novembre 2020. L’hôpital pénitentiaire de Fresnes accueille des détenus malades, de toute la France, y compris des territoires d’outre-mer, et est devenu une unité d’hospitalisation Covid-19 pour les détenus français. Christophe ARCHAMBAULT / AFP

L’accès aux soins en prison pointé du doigt par l’Observatoire international des prisons (OIP) dans un rapport accablant.

 

Selon l’OIP, un signalement sur cinq reçus par l’observatoire concerne la santé des personnes détenues. Délais interminables pour obtenir un rendez-vous, « annulation fréquente des extractions médicales programmées », le rapport de l’OIP, « La santé incarcérée », publié hier (6 juillet), revient sur les difficultés barrant l’accès aux soins en prison.

Outre un manque de personnel, notamment dû à un manque d’attractivité des postes, les conditions matérielles, à savoir un équipement insuffisant et des locaux inadaptés, viennent compliquer la prise en charge médicale en milieu carcéral.

Handicap

Le rapport attire également l’attention sur les difficultés amplifiées pour les personnes détenues atteintes de « pathologies chroniques, de longues maladies, de handicap ». Les conditions spéciales à mettre en place sont souvent rendues compliquées par la surpopulation carcérale.

« Un détenu en situation de handicap qui dispose d’un certificat médical pour bénéficier d’un couchage adapté à sa pathologie indique ainsi devoir partager sa cellule PMR [personne à mobilité réduite] avec un autre détenu faute de place », précise le rapport.

Au 1er avril 2022, le nombre de détenus était de 71 053 pour 60 683 places opérationnelles (Ministère de la Justice).

Recommandations

A l’issue du rapport sur l’accès aux soins, l’OIP fait une série de recommandations. Garantir un accès aux soins digne et respectueux des droits, ou encore améliorer la prise en charge sanitaire. De plus, l’observatoire se prononce en faveur de la libération des « personnes dont l’état de santé est incompatible avec la détention ».

Cependant, si des dispositifs existent, « ils sont en pratique très peu utilisés et réservés aux personnes en fin de vie dont le pronostic vital est engagé à très court terme ».

 

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Charly Célinain