Covid-19 en Algérie : les autorités demandent aux médias d’être moins négatifs

 Covid-19 en Algérie : les autorités demandent aux médias d’être moins négatifs

Les malades algériens du covid peinent à trouver l’oxygène dont ils ont besoin

L’Autorité algérienne de l’audiovisuel (ARAV) a exhorté les médias à « éviter de se concentrer excessivement sur les nouvelles négatives » dans leur couverture de la crise sanitaire. Une demande qui intervient au moment où l’Algérie connaît une flambée des cas de covid-19 et une pénurie d’oxygène.

L’ARAV a transmis mercredi son communiqué aux responsables des chaînes télévisées concernant la couverture de l’épidémie de covid en Algérie. Elle les invite à « s’acquitter de leurs missions envers les téléspectateurs, en évitant de se concentrer excessivement sur les nouvelles négatives et les histoires tragiques liées à la contamination au covid-19 ». De telles informations ne peuvent que « semer la crainte, la hantise et le désespoir au sein de la société », ajoute le gendarme de l’audiovisuel algérien. En conséquence, « la situation devient encore plus difficile à traiter ».

Lire aussi >> Covid en Algérie : l’« immobilisme de l’État » dénoncé par les médecins

L’Autorité juge indispensable de « respecter les règles professionnelles ». Elle appelle ainsi à « faire preuve de pondération dans la couverture et d’exactitude dans la diffusion des informations ou des images ». Les responsables des journaux télévisés et des programmes d’information sont ainsi appelés à « éviter la dramatisation et l’effroi dans les discours », souligne l’ARAV.

 

Records de contaminations

Le pays le plus peuplé du Maghreb doit faire face à une forte hausse des cas quotidiens de contaminations. Depuis le début de l’épidémie en février 2020, environ 170 000 contaminations et 4 200 décès ont été – officiellement – recensés. Le record quotidien d’infections a été battu de nouveau mercredi, avec 1 927 cas, selon le ministère de la Santé.

Le nombre des infections des dernières 24 heures a toutefois chuté jeudi, sans explication. Les chiffres officiels font état de 1 537 cas, soit près de 400 de moins que la veille. Mais, les chiffres officiels ne refléteraient pas la réalité. C’est en tout cas ce que rapportent les témoignages de certains professionnels de la santé rapportés par les médias.

 

Pénurie d’oxygène dans les hôpitaux

Face à cette troisième vague de la pandémie en Algérie, les autorités ont notamment interdit l’accès à certaines plages. Elles ont aussi promis d’accélérer la campagne de vaccination qui a pris du retard. Cependant, des particuliers et certains hôpitaux manquent d’oxygène. Des problèmes de gestion des stocks et de distribution sont notamment pointés du doigt.

Une entreprise de gaz industriel privée a décidé de dédier une partie de son usine de Blida à la production et au remplissage de bouteilles d’oxygène médical. Devant l’usine, des citoyens de tous âges, munis d’ordonnances médicales, attendent avec l’espoir de pouvoir d’obtenir une partie de leur prescription en oxygène. Les bouteilles sont gratuites, mais rationnées afin d’aider le plus de familles en détresse.

 

Mauvaise gestion

Selon des spécialistes de santé interrogés par l’AFP, qui ont souhaité garder l’anonymat, « la production industrielle d’oxygène médical en Algérie couvre largement les besoins hospitaliers », y compris en temps de covid-19.

« Mais les tensions sont le fait d’une mauvaise gestion du circuit de distribution et d’un manque d’anticipation par rapport aux besoins induits par la troisième vague » de la pandémie. Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid a annoncé jeudi la prochaine réception de 6 000 nouveaux concentrateurs d’oxygène.

En attendant, des bénévoles ont commencé à distribuer gratuitement des bouteilles d’oxygène. C’est notamment le cas à Blida, préfecture parmi les plus touchées par la pandémie. Sur les réseaux sociaux, les appels aux dons se multiplient, notamment auprès de l’importante diaspora.

 

Rached Cherif