L’Assemblée générale de l’ONU va voter sur une condamnation d’Israël

 L’Assemblée générale de l’ONU va voter sur une condamnation d’Israël


L’Assemblée générale de l’ONU vote mercredi sur un projet de résolution condamnant Israël pour la flambée de violences meurtrières à Gaza, un texte auquel les États-Unis sont farouchement opposés. Les pays arabes, qui soutiennent le projet, se sont tournés vers l’Assemblée générale après que Washington a utilisé son veto au Conseil de sécurité pour bloquer une résolution décrite par son ambassadrice, Nikki Haley, comme étant « grossièrement biaisée » contre Israël.


Le texte appelle à l’adoption de mesures pour protéger les civils palestiniens, après qu’au moins 129 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par des tirs israéliens depuis le début, fin mars, de manifestations le long de la clôture frontalière. Aucun Israélien n’a été tué. Le texte déplore un usage « excessif, disproportionné et indiscriminé de la force par les forces israéliennes contre les civils palestiniens », mais critique aussi « le tir de roquettes de la bande de Gaza contre des zones civiles israéliennes ».


Les États-Unis et Israël ont vivement critiqué le texte au motif qu’il ne mentionnait pas les islamistes du Hamas, qui contrôlent Gaza. Pour tenter de contrer l’initiative arabe, les États-Unis vont introduire un amendement condamnant le Hamas pour le tir de roquettes sur Israël et pour avoir « incité à la violence » le long de la frontière.


L’Assemblée de 193 pays, qui se réunit à partir de 15 h (19 h GMT), votera d’abord sur l’amendement américain avant de passer au texte entier, présenté par l’Algérie et la Turquie au nom de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).


 


« Gaza n’est pas Jérusalem »


Des diplomates s’attendent au rejet de l’amendement américain et à l’adoption de la résolution soutenue par les pays arabes. Reste à savoir combien de voix elle récoltera au vu de la forte opposition des États-Unis. Contrairement à celles du Conseil de sécurité, les résolutions de l’Assemblée générale ne sont pas contraignantes et il n’y a pas de veto.


L’Assemblée générale de l’ONU avait tenu un vote tout aussi conflictuel sur le conflit israélo-palestinien en décembre, quand elle avait rejeté la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y transférer l’ambassade de son pays. Nikki Haley avait averti à l’époque que Washington était en train de « noter les noms » des pays ayant soutenu la résolution, adoptée à 128 voix contre 9, avec 35 abstentions.


Soutenus par les pays arabes, les Palestiniens font du lobbying pour rallier autant de voix que celles rassemblées pour le vote sur Jérusalem. Mais, des diplomates occidentaux s’attendent à un grand nombre d’abstentions. « Gaza n’est pas Jérusalem », a dit l’un d’entre eux, affirmant que le consensus était plus fort sur la nécessité d’une solution négociée sur Jérusalem que sur la responsabilité des morts palestiniens à Gaza.


Le résultat du vote sera une indication de l’opinion globale sur la crise israélo-palestinienne, alors que l’impasse persiste au Conseil de sécurité sur les moyens de répondre à la violence. Israël et le Hamas se sont livrés trois guerres, et l’ONU a averti qu’un quatrième conflit pourrait facilement éclater.


Si elle est adoptée, la résolution chargerait le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres de préparer des propositions en vue d’« un mécanisme de protection international » pour les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée. Ces propositions pourraient aller de la mise en place d’une mission d’observation à une véritable force de maintien de la paix, mais chacune de ces options devrait nécessairement être approuvée par le Conseil de sécurité, où Washington a un droit de veto.


Rached Cherif


(Avec AFP)


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