Réforme des retraites : négociations délicates en vue pour Elisabeth Borne

 Réforme des retraites : négociations délicates en vue pour Elisabeth Borne

De gauche a droite: Elisabeth Borne, Première ministre, Franck Riester, ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé des relations avec le Parlement et Gabriel Attal, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie. Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

C’est le coup d’envoi pour les ultimes négociations avant la présentation de la réforme des retraites. La tâche d’Elisabeth Borne s’annonce délicate.

 

Deux jours pour avancer vers un consensus sur la très attendue réforme des retraites. Aujourd’hui (3 janvier) et demain, c’est à un véritable numéro d’équilibriste que devra se livrer la Première ministre Elisabeth Borne. Satisfaire la droite et éviter de braquer les partenaires sociaux déjà sur le pied de guerre, les négociations s’annoncent compliquées. 

Concernant la droite, Les Républicains ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils étaient contre la retraite à 65 ans, mais seraient plutôt enclins à dire oui aux 63 ans, puis aux 64 ans en fin de quinquennat. Une brèche dans laquelle pourrait s’engouffrer la Première ministre qui espère s’assurer le soutien de ces derniers pour faire adopter la réforme.

Inflexibles

Si dans les négociations avec Les Républicains, un terrain d’entente peut être entrevu par Elisabeth Borne, les discussions avec les syndicats risquent d’être plus tendues. Ces derniers restent inflexibles, à l’instar la CFDT et de son secrétaire national, Yvan Ricordeau, qui déclarait, le 12 novembre dernier : « Que ce soit le 15 décembre ou le 10 janvier, ça sera non aux 64 ans et non aux 65 ans ». Ce, avant d’indiquer : « Il faut que (…) le port des charges lourdes, les postures pénibles, soient pris en compte dans le compte pénibilité ». Un axe de travail que le gouvernement ne devra pas négliger pour mettre les syndicats dans de meilleures dispositions.

Contestation

Début décembre dernier, François Bayrou, le haut-commissaire au Plan n’a pas vraiment aidé l’exécutif dans sa tâche, en déclarant : « Depuis des décennies, les Français n’ont jamais été suffisamment informés pour se forger une conviction. On s’est borné, depuis des décennies, à opposer des opinions entre elles ». 

Les négociations d’aujourd’hui et de demain seront cruciales et pourraient, en cas de mécontentement, provoquer une vague massive de contestations, et ce dans un contexte déjà tendu. Elisabeth Borne présentera la version finale du texte sur la réforme des retraites le 10 janvier.

Charly Célinain