Rentrée scolaire : la scolarisation des enfants handicapés doit être mieux adaptée

 Rentrée scolaire : la scolarisation des enfants handicapés doit être mieux adaptée

crédit photo BURGER / Phanie / Phanie via AFP

A quelques jours de la rentrée, la Défenseure des droits alerte sur les conditions de scolarisation des enfants handicapés.

 

S’adapter. C’est le mot qui ressort du rapport publié aujourd’hui (29 septembre) de la Défenseure des droits Claire Hédon sur la scolarisation des enfants en situation de handicap. Mieux former les enseignants, recruter plus d’AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap), le but : rendre le système éducatif mieux adapté. 

Pourtant, selon les chiffres cités dans le rapport dévoilé par l’AFP, en 2021, 400 000 enfants handicapés étaient scolarisés en milieu ordinaire, soit une hausse de 19% en cinq ans. Tandis que sur la même période, le nombre d’AESH a lui bondi de 35%. Des chiffres qui masquent une réalité bien moins flatteuse. 

Budget vs éducation

« Ce qui nous a frappés dans les réclamations reçues ces derniers mois et qui sont en augmentation, ce sont les attributions d’AESH qui ne sont pas appliquées faute de moyens financiers et humains », selon Claire Hédon. 

Le budget, véritable frein à de meilleures conditions de scolarisation des élèves en situation de handicap. Faute de moyens, beaucoup de demandes d’AESH sont refusées par les établissements scolaires. 

Parmi les recommandations faites dans le rapport, la Défenseure des droits préconise « d’inscrire dans les budgets de chaque année scolaire une enveloppe prévisionnelle pour les demandes d’AESH en cours d’année ». 

Invisibilisation ?

La semaine dernière (22 août), Luc Gateau, président de l’Unapei (Fédération d’ associations de personnes handicapées mentales et leur famille) relevait un autre problème : « Beaucoup sont exclus des chiffres officiels, donc il est impossible de savoir combien ont accès à une scolarisation en adéquation avec leurs besoins, combien ne peuvent même pas avoir d’heures d’enseignement… ». Pour pallier ce problème, la fédération a créé un outil de suivi de scolarisation des enfants suivis par ses associations. 

Les résultats parlent d’eux-mêmes. Sur un échantillon de 7 949 enfants accompagnés, 18% n’ont aucune heure de scolarisation par semaine et un tiers d’entre eux ont moins de 6 heures par semaine. 

De plus, autre chiffre très révélateur mis en avant par la fédération, « seulement 34% sont inscrits dans la base élève du ministère de l’Education nationale ». Un argument qui va dans le sens du rapport de la Défenseure des droits.

 

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Charly Célinain