La Région Île-de-France creuse les inégalités

 La Région Île-de-France creuse les inégalités

SAINT-OUEN


La gentrification perdure, la pauvreté s’aggrave en Île-de-France. C'est ce que constate une étude de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme, parue aujourd’hui.


Elle est la région la plus riche de France mais aussi et surtout celle où l’écart entre les plus fortunés et les plus pauvres est de plus en plus grand.


L’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme vient de publier une étude réalisée sur quinze ans, de 2000 à 2015. Le constat est sans appel : « Les espaces aisés se sont consolidés par enrichissement et diffusion de la richesse dans les territoires limitrophes un peu moins aisés, quand des pans urbains entiers se sont au contraire paupérisés ».


Les plus pauvres dans le 93


Dans le détail, on apprend que le taux de pauvreté en Île-de-France est très élevé, même plus élevé que le taux national : c’est le Nord de la capitale, jusqu’à l’Est du Val-d’Oise, ainsi que l’Ouest du Val-de-Marne jusqu’à Evry (91), qui sont les territoires les plus touchés par la question de la pauvreté.


C’est à Paris qu’il y a le plus de ménages aisés, alors que c’est en Seine-Saint-Denis précisément que l’on trouve les ménages les plus pauvres. Et le pouvoir d’achat trinque lui aussi : 15% des ménages franciliens ont vu leur pouvoir d’achat baisser en l’espace de 15 ans.


Phénomènes inverses


Et la question de la gentrification est centrale pour comprendre l’évolution des niveaux de vie en Île-de-France. Les Xe, XIe, XIIe arrondissements de la capitale ont sensiblement vu leur niveau de pauvreté chuter.


Même cas de figure autour de Paris pour les villes de Puteaux, Bois-Colombes, Asnières, Suresnes (92), Joinville-le-Pont (94). Phénomène inverse en revanche du côté de Pantin, Bagnolet, Romainville, le Pré-Saint-Gervais (93), Bagneux (92) ou encore Villejuif (94).

Chloé Juhel