Sarcelles : Lassana Bathily invité de Biblio’Tess ce samedi

 Sarcelles : Lassana Bathily invité de Biblio’Tess ce samedi

Lassana Bathily


C'est un événement et même un honneur, clament Hocine Radjai et Toutée Inan de recevoir Lassana Bathily pour cette énième édition de Biblio'Tess. 


En novembre 2016, les deux amis lancent Biblio'Tess, une magnifique initiative qui a pour but de recréer du lien entre les livres et les habitants des quartiers populaires. Chaque mois, un auteur vient parler de son ouvrage (ou de ses ouvrages) mais surtout raconter son parcours. Et il le fait au cœur de la cité. Ce samedi 1er juillet, à partir de 18h30, ce sera donc au tour de Lassana Bathily, Franco-Malien de 26 ans. Le jeune homme sera à Sarcelles pour présenter son livre  "Je ne suis pas un héros". 


Le vendredi 9 janvier 2015, Lassana Bathily devient un héros malgré lui. Employé du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, il est pris au piège lorsque Amedy Coulibaly se retranche dans l’établissement avec 17 otages. Le manutentionnaire, au sous-sol pendant l'attaque, cache alors des otages dans une chambre froide et parvient à s'en échapper. Une fois sorti, il livre de précieuses indications à la police. Rencontre. 


Comment-vous sentez vous ?


Plutôt bien. Mon nouveau travail me plait. Je suis agent technique à la  mairie de Paris où je m'occupe de l'événementiel. J'avais raté le concours l'année dernière, je l'ai réussi cette année. J'essaie de mener une vie normale. J'ai eu un peu de mal à vivre tout cet emballement médiatique : je n'y étais pas préparé.  


Êtes-vous toujours autant sollicité ? 


Un peu moins qu'au début et c'est tant mieux, mais encore assez pour ne pas avoir le temps de répondre favorablement à tout le monde. Plus de deux ans après, on m'invite encore à venir parler de mon histoire, de ce qu'il s'est passé le 9 janvier 2015, mais aussi de mon parcours. Je suis arrivé en France du Mali à l'âge de 16 ans. Ma mère vit toujours là-bas, mon père fait des allers-retours entre le Mali et la France. 


Le titre de votre livre est "Je ne suis pas un héros". Pour beaucoup, vous l'êtes….


J'ai juste agi naturellement. Depuis le début, je répète que je ne veux pas être considéré comme un héros. J'ai écrit ce livre pour aussi raconter qui je suis. On me connaît que pour ce que j'ai fait le 9 janvier 2015, mais on ne sait pas d'où je viens, ni qui je suis vraiment.


Aujourd'hui, quels sont vos projets ? 


J'ai créé une association pour aider les gens de mon village au Mali. J'aimerais aussi développer des projets dans les quartiers populaires ici en France.  


Vous êtes musulman. Trouvez-vous qu'on parle beaucoup trop de l'islam en France ?  


Oui ! Beaucoup trop. On fait beaucoup d'amalgames entre islam et terrorisme. Pour moi, la religion est une question de vie privée. On ferait mieux de trouver des solutions pour mieux vivre tous ensemble au lieu de lancer des polémiques inutiles à tout bout de champ.


Propos recueillis par Nadir Dendoune


Ce samedi, à 18 heures 30, au café Fouquet’s, 151, place André-Gide à Sarcelles. Entrée libre.

Nadir Dendoune