Foot Americain : Le combat tunisien d’Amine Ben Abdelkarim

 Foot Americain : Le combat tunisien d’Amine Ben Abdelkarim

Photo DR à gauche Amine Ben Abdelkarim A droite le secrétaire d’État tunisien Ahmed Gaâloul


Amine Ben Abdelkarim est un joueur tunisien de football américain. Il est membre de l’équipe des Nighthawks, un club situé en région parisienne à Croissy-Sartrouville (78). Il est également le président et le co-fondateur de l’association Tunisienne de Football Américain (ATFA). Depuis 2016, il prépare « Bring Team Home », un événement sportif d'une semaine pour faire connaître le foot américain au public tunisien. Un événement qui sera ponctué par un match comptant pour la coupe du Maghreb contre l’équipe nationale marocaine. Alors que tout semblait bien se passer, Amine Ben Abdelkarim s'est vu refuser une subvention par les autorités tunisiennes. Très en colère contre l'un des hauts responsables du sport tunisien, il a décidé de dénoncer ce qu'il juge comme "une hypocrisie". "Il n’a pas cessé de nous mettre des bâtons dans les roues", lâche-t-il excédé. La subvention en moins, il lance une cagnotte en ligne. "Pas question d'abandonner ce projet", prévient-il.    


 


Vous semblez très remonté…


Oui. Cela fait 3 ans que nous travaillons d’arrache pied pour mettre en place cet événement et alors que nous avons suivi à la lettre toutes les procédures administratives, la personne en charge de nos demandes ne cesse de nous mettre des bâtons dans les roues. Je ne comprends pas : la tenue de cet événement profitera à tous. Au public qui va pouvoir découvrir un nouveau sport, à la Tunisie qui va prouver une nouvelle fois son ouverture.


 


Que lui reprochez-vous exactement ?


Dès le départ, nous lui avons fait part de nos demandes qu’il a acceptées. Les voici : – accorder à notre association le droit de représenter la Tunisie de façon officielle dans la discipline de football américain et nous permettre ainsi de finaliser notre affiliation à la fédération internationale de Football Américain (IFAF); -nous soutenir financièrement pour organiser cet événement de sport et de tourisme sportif. Pour notre première demande, nous avions juste besoin d’un formulaire que ce haut responsable devait nous fournir. Il a mis 5 mois et demi pour nous la transférer, après plusieurs sollicitations de notre part. En parallèle, nous avons également déposé une demande de subvention, une étude de 50 pages expliquant précisément notre initiative, les répercussions (économiques, sportifs, touristiques) de notre événement, avec un budget clair. Le jour de la réunion, nous découvrons que ce haut responsable n’a non seulement pas daigné consulter notre dossier, il a également refusé catégoriquement de nous subventionner en minimisant notre travail et en critiquant notre choix d’adversaire.


 


C’est la rencontre avec le Maroc qui lui pose problème ?


Apparement oui et je ne comprends pas pourquoi. Le Maroc est un pays du Maghreb, nous les considérons comme un peuple frère et je suis sûr que cet avis est partagé par l’immense majorité des Tunisiens.


 


Vous attendiez vous à être lâché de cette manière ?


Non, nous sommes surpris et surtout déçus. Nous avons fait d’énormes efforts pour préparer cet événement. Nous avons sollicité beaucoup de personnes, comme la compagnie aérienne Nouvelair qui a accepté d’être notre partenaire ainsi que la société SOBIG, l’un de nos sponsors. Nous avons répondu à des tas d’interviews, que cela soit à la radio ou à la télé pour médiatiser cet événement. Je pensais naïvement qu’avec tous nos efforts, notre patience, notre détermination et surtout avec le soutien de l’IFAF, que cela aboutirait à quelque chose de concret. Que les promesses tenues par le secrétaire d’état allaient être concrétisées.


 


Que demandez-vous concrètement aujourd’hui ?


Nous demandons un soutien financier du ministère de la jeunesse et des sports parce que cet événement sert les intérêts de la Tunisie. Il aura des répercussions bénéfiques au pays. Cela sera un message prouvant que l’état tunisien encourage les jeunes dans leurs projets. Cela permettra aussi à un nouveau sport de voir le jour en Tunisie.


 


Que comptez-vous faire si vous n’obtenez pas gain de cause ?


Nous allons continuer à mettre la pression sur les autorités tunisiennes car nous croyons qu’il y a encore des personnes désireuses de nous aider. En parallèle, nous lançons une collecte de fonds, via une cagnotte en ligne, en espérant que la diaspora tunisienne et marocaine, que les fan de foot us nous soutiendront.


 


Le lien de la cagnotte :


http://www.leetchi.com/c/bring-team-home


 

Nadir Dendoune