4000 fonctionnaires reçoivent une aide de 200dt par erreur

 4000 fonctionnaires reçoivent une aide de 200dt par erreur

Raja Ben Brahim


Le vieux proverbe dit que l’argent ne tombe pas du ciel. C’est pourtant ce qu’on vécu pas moins de quatre mille fonctionnaires du secteur public tunisien, incroyable bévue administrative du gouvernement Fakhfakh lors du versement des récentes aides sociales Covid-19. Un argent que l’Etat à l’intention de récupérer. Explications.


L’erreur grossière a été révélée sur la chaîne télévisée publique, Al Wataniya 1, lors d’un entretien avec la directrice générale au sein du ministère des Affaires sociales, Raja Ben Brahim, qui revenait sur les modalités du versement des aides sociales pendant la crise.


Ben Brahim a alors reconnu que près de 4000 fonctionnaires ont bénéficié de l’allocation de 200 dinars tunisiens destinée aux familles les plus nécessiteuses, un cafouillage qui coûte la bagatelle de 800 mille dinars au total.


 


Des bases de données non mises à jour


En cause, une erreur dans les bases de données du ministère : ainsi, selon une autre source, le directeur général au sein du même département, Sami Belghith, les bases de données qui n’ont pas été mises à jour sont à l’origine de la bévue. Les personnes ayant reçu ces aides n’avaient en effet pas d’emploi il y a quelques années et répondaient aux critères, mais elles ont été recrutées par la fonction publique entre-temps. Slogan récurrent de l'exécutif, la numérisation de l'administration n'est donc pas encore tout à fait au point. 


Quoi qu’il en soit, les versements ont été suspendus, assure-t-on au gouvernement, et le montant en question sera récupéré par l’Etat. Cependant il n’est pas encore clair comment ce casse-tête sera résolu, et plusieurs leviers existent, notamment fiscaux, lors du paiement des impôts. Une retenue sur salaire est pour le moment envisagée pour les personnes ayant reçu cette allocation par erreur. Mais depuis hier, l'Etat menace même de poursuites judiciaires ceux qui ne rendront pas l'argent. 


Au moment où certaines zones, dont Bhar Lazreg dans la banlieue nord de Tunis, ont vu l’affluence de dizaines de citoyens pensant à tort que ces allocations seraient distribuées par les bureaux de poste de nuit, en plein couvre-feu, la fausse manip’ fait tâche et attise la grogne chez ceux qui ont en le plus besoin.


En attendant, l’Etat a prévu de distribuer 10 mille bons par semaine destinés au rationnement des denrées alimentaires de base.


 

Seif Soudani