Gafsa : deux soldats blessés lors d’une opération anti-terroriste

 Gafsa : deux soldats blessés lors d’une opération anti-terroriste


Le porte-parole du ministère de la Défense tunisien a indiqué que les opérations de ratissage de Djebel Orbata dans le gouvernorat de Gafsa, menées par des unités militaires spéciales, ont permis de découvrir hier dimanche 24 février un camp d’entraînement inédit servant de sanctuaire à des éléments terroristes en fuite.


Le camp en question abritait au moment de sa découverte des produits alimentaires, des provisions de première nécessité ainsi que de la matière première pour la fabrication d’explosifs et de mines. La même source, Mohamed Zekri, a précisé que l’unité de génie militaire a réussi le désamorçage de trois mines de fabrication artisanales.


Un autre soldat a cependant été grièvement blessé dans un premier temps au niveau de la jambe, et a été transféré aussitôt à l’hôpital régional de Gafsa. Sa situation serait stable à l’heure qu’il est. Zekri a ajouté que les unités militaires poursuivent toujours les opérations de ratissages à la recherche de djihadistes.


Un deuxième soldat a été blessé dans l’après-midi du 24 février, lui aussi au niveau de la jambe, lors de l’explosion d’une seconde mine à Djebel Orbata. Il a quant à lui été directement transféré à l’hôpital militaire de Tunis afin d’y être opéré en urgence.  


 


Blanchement / terrorisme : le Gafi maintient sa pression


Dans un contexte lié, lors de son assemblée générale tenue le 22 février à Paris, le Gafi (Groupe d’action financière) a examiné la conformité aux normes « LBC / FT » (lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme), suite à l’engagement pris par plusieurs pays, dont la Tunisie, pour remédier aux manquements identifiés dans ces domaines, apprenait-on vendredi. 


Fait inédit, l’escalade dans le ton adopté par le Gafi vis-à-vis de la Tunisie implique dorénavant un ultimatum, le pays étant désormais appelée aujourd’hui à présenter un cinquième rapport sur la mise en œuvre du plan d’action dans un délai ne dépassant pas le mois d’avril 2019…


« La Tunisie devrait continuer à travailler à la mise en œuvre de son plan d'action pour remédier à ses carences stratégiques, peut-on lire dans le communiqué du Gafi, notamment en intégrant les avocats, les comptables et les notaires, dans son régime de LBC / FT, et en assurant un régime adéquat de sanctions financières ciblées liées à la prolifération et à son financement ainsi que son application », peut-on lire au chapitre des recommandations.


Dans son rapport émis le même jour, le Gafi note que la Tunisie a pris des mesures pour améliorer son régime de LBC / FT, notamment en commençant à superviser directement les EPNFD (entreprises et professions non financières désignées à haut risque) et en promulguant des décrets établissant le Registre national des sociétés et un décret fixant son régime de sanctions financières ciblées liées au financement de la prolifération. 


En marge de sa participation ce weekend au 1er sommet arabo-européen qui se tient à Charm al Cheikh en Egypte, le président de la République Béji Caïd Essebsi a pourtant visiblement tenu à envoyer des signaux de fermeté s’agissant de lutte anti-terroriste.


Le président nonagénaire s’est entretenu dimanche avec le président égyptien Abdelfattah Al Sissi, pour débattre entre autres du « souci de la Tunisie de développer la coopération bilatérale dans le domaine sécuritaire afin de faire face aux défis et aux menaces terroristes, tout en renouvelant la solidarité totale de la Tunisie avec l’Egypte dans ses efforts de lutte contre le terrorisme ».


Un soutien néanmoins déjà controversé, reçu avec circonspection dans les médias nationaux tunisiens qui sont loin d’être unanimes face aux neuf peines de mort exécutées la semaine dernière en Egypte en relation avec l’affaire de l'assassinat d’un Procureur général. Parmi les personnes reconnues coupables et exécutées par pendaison, certains jeunes étaient âgés de 23 ans.


 


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Seif Soudani