Hausse des tarifs consulaires : les Tunisiens de France en colère

 Hausse des tarifs consulaires : les Tunisiens de France en colère

Consulat général de Tunisie de la rue de Lübeck à Paris


La hausse, annoncée début mai, des tarifs des services rendus par les consulats tunisiens en France, suscite la colère des Tunisiens de l’Hexagone. Plusieurs associations et partis politiques ont fait part de leur indignation ; colère renforcée par le retard inexpliqué de la nomination d’un ambassadeur et d’un consul général.


Déjà échaudés par la vacance depuis plusieurs mois de deux postes clés de la diplomation tunisienne, les Tunisiens de France ont très mal vécu l’annonce de la hausse des tarifs des actes et documents réalisés dans leurs consulats.


À partir du mardi 12 mai, au deuxième jour du déconfinement en France, il en coûtera 88 euros pour établir ou renouveler un passeport, soit un quasi triplement du tarif en vigueur jusque-là. Même hausse vertigineuse pour l’authentification d’une copie conforme, qui passe de 4 à 11 euros, ou pour l’obtention d’une carte consulaire, qui passe de 8 à 17 euros.


« Nous dénonçons avec la plus grande fermeté ces augmentations hallucinantes injustifiées », s’indignent les auteurs d’une pétition en ligne, qui a déjà réuni plus de 2000 signatures en deux jours. Le texte appelle les « Tunisiens à l'étranger à manifester (leur) mécontentement devant les ambassades et les consulats ».


Même tonalité dans le communiqué conjoint de l’association Citoyenneté, Développement, Cultures et Migrations des deux Rives (CDCMIR) et de l’association Arts et Culture des Deux Rives (ACDR). Alors que le confinement « a mis au chômage des milliers de migrants et de TRE (…), les droits de chancellerie taxent des opérations courantes et nécessaires », s’indignent les deux organisations.


« Elles ne sont ni plus ni moins que du “racket”. Elles renforcent le sentiment très partagé d’être réduits à des pourvoyeurs de devises », accuse la section française du parti Al Massar (gauche) dans un communiqué. Le texte rappelle que « les Tunisiens vivant en France n’ont plus d’ambassadeurs ni de consul général depuis qu’il a été mis fin à leur mission le 30 décembre 2019. Une situation ubuesque pour la plus grande communauté tunisienne expatriée qui vit en France, premier partenaire économique de la Tunisie ».


Il y a 700 000 à 800 000 Tunisiens en France, selon l’INSEE, dont environ deux-tiers ont au moins deux nationalités. Il s’agit de la plus importante communauté parmi les TRE et la 6e communauté étrangère en France.

Rached Cherif