L’UE crée le prix « Lina Ben Mhenni pour la liberté d’expression »

 L’UE crée le prix « Lina Ben Mhenni pour la liberté d’expression »

Obsèques de Lina Ben Mhenni à Tunis en janvier 2020. Rached Cherif/LCDA

La délégation de l’Union européenne en Tunisie a annoncé le 22 mai la création d’un prix en hommage à la militante des droits de l’Homme, Lina Ben Mhenni décédée en janvier dernier. Cette nouvelle récompense sera décernée chaque année aux « meilleurs articles défendant les principes et valeurs de la démocratie, des libertés et des droits partagés entre la Tunisie et l’UE », annonce la délégation dans un communiqué.

La militante, décédée des suites d’une longue maladie, aurait eu 37 ans ce 22 mai 2020. Le prix portant son nom se veut un hommage à « l’une des voix les plus libres et singulières que la Tunisie ait connu ces dernières années et à une icône de la révolution tunisienne ».

La délégation de l’UE en Tunisie explique que son initiative « vient aussi soutenir un paysage médiatique tunisien en pleine évolution ». Le prix sera d’ailleurs ouvert non seulement aux journalistes, mais aussi aux blogueurs, influenceurs et autres libres penseurs œuvrant pour une « information libre, indépendante et crédible ».

>>Lire aussi : Décès de l’activiste Lina Ben Mhenni 

Le premier prix Lina Ben Mhenni sera décerné à trois travaux sélectionnés par un jury bénévole de professionnels des médias, d’universitaires et d’activistes, et remis à l’occasion de la journée internationale des droits de l’Homme, le 10 décembre 2020.

Fille d’un des fondateurs d’Amnesty International en Tunisie

Lina Ben Mhenni était la fille de Sadok Ben Mhenni, une des figures de l’opposition de gauche au pouvoir autoritaire d’Habib Bourguiba et l’un des fondateurs de la section tunisienne d’Amnesty International. Sur son blog, A Tunisian girl – qui donnera le titre de son livre paru en 2011 –, elle commence à dénoncer les travers de la Tunisie de l’autocrate Zine El Abidine Ben Ali, jusqu’à être censuré et inaccessible depuis la Tunisie. Pendant le soulèvement populaire de décembre 2017, elle se rend à Sidi Bouzid, épicentre de la contestation, et est l’une des premières à rapporter à l’opinion tunisienne et internationale la violence de la répression contre les manifestants.

Depuis 2011 et le début de la transition démocratique, elle a continué à faire entendre sa voix, notamment en dénonçant les tentatives d’imposer un modèle de société islamiste en Tunisie. Elle a également continué à faire l’objet de menaces et d’intimidations.

 

Rached Cherif