Une carte française coûte environ 15 euros sur le Dark Web

 Une carte française coûte environ 15 euros sur le Dark Web

L’arnaque à la carte bancaire est devenue monnaie courante. Entre les vols de données sur les sites marchands et l’inattention du consommateur sur ses relevés de banque, de nombreux usagers se voient retirer des sommes importantes. Selon une étude de NordVPN, une carte française coûte environ 15 euros sur le Dark Web.

Sans que vous le sachiez, il se peut que votre carte bancaire fasse l’objet d’une fraude. Hormis les achats en physique, de nombreuses ventes se déroulent dorénavant par internet. Le chiffre est en constante hausse. Le chiffre d’affaires du e-commerce atteint 112,2 milliards d’euros en 2020 avec une progression de 8,5% par rapport à 2019. On dénombre près d’1,84 milliard de transactions.

Dans cette importante masse d’échanges, les malfaiteurs se faufilent pour récupérer des données et les vendre ensuite sur le dark web. Sur ce marché illégal et parallèle, une carte bancaire française vaut 14 euros et 82 centimes, selon une étude de la société de cybersécurité NordVPN qui a analysé 154 000 cartes de paiement.

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Des cartes françaises assez chères

Sur le Dark Web, la moyenne des cartes bancaires au niveau mondial est de 8,5 euros. La carte bancaire française est donc assez chère avec son prix d’environ 15 euros. Ce prix relativement élevé est dû aux « politiques de prévention de la fraude par carte de paiement favorables aux utilisateurs dans le pays. »

Le prix des cartes françaises va de 0,88 euros à 21,18 euros. Dans le monde, la carte bancaire japonaise arrive en tête (47,66 euros en moyenne). Celle du Honduras est la moins chère avec un prix inférieur à 0,88 euros. Selon Marijus Briedis, « le prix des cartes dépend principalement de la demande. Elle est directement liée à la facilité et à la quantité d’argent qui peut être volée. »

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La responsabilité incombe la plupart du temps à la banque

Ces fuites sur le Dark Web sont importantes. Si on dénombre près de 154000 cartes piratées, ce chiffre est à mettre en comparaison du faible taux de cartes bancaires par habitant. Le pays le plus touché par le vol de données est les Etats-Unis avec près d’un million et demi de cartes piratés sur les 4,5 millions de cartes bancaires en vente. Il est suivi par l’Australie avec près de 420 000 cartes découvertes sur le Dark Web.

En France, en cas de vol ou de perte de la carte et de son utilisation frauduleuse, « la responsabilité incombe la plupart du temps à la banque, selon Marijus Briedis. Le client doit le signaler au plus tard 13 mois après la date du débit. » Toutefois, il convient de savoir que la banque peut refuser de rembourser l’intégralité du montant. Le client devra alors subir une partie du préjudice dans la limite de 50 euros.

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Consultation des comptes et authentification multi-facteurs

Avec cette recrudescence du nombre de fraudes, la France est plutôt bien protégée. En effet, les banques mettent en place des dispositifs supplémentaires pour assurer la sécurité des clients. Toutefois, il est recommandé de rester vigilant. Une consultation régulière de ses comptes permet de découvrir rapidement le pot aux roses.

Autre moyen de sécuriser sa carte bancaire, le choix de sa banque et des mesures de sécurité mises en place. En effet, les établissements bancaires disposent d’outils importants avec des systèmes de mots de passe forts. Dans le même état d’esprit, l’authentification multifacteurs est devenu au fil du temps la norme en France. Pour Marijus Briedis, il ne faut pas hésiter à « l’exiger ou à changer de banque » si cela n’est pas le cas.

Yassir Guelzim

Yassir GUELZIM

Journaliste Print et web au Courrier de l'Atlas depuis 2017. Réalisateur de documentaires pour France 5.