Une libraire reverse les bénéfices du livre d’Eric Zemmour à une association

 Une libraire reverse les bénéfices du livre d’Eric Zemmour à une association

Une libraire reverse les bénéfices de la vente du livre d’Eric Zemmour à une association d’aide aux migrants. Photo Au temps des livres

Une libraire du Loiret a décidé de reverser les bénéfices de la vente du dernier livre d’Eric Zemmour à une association d’aide aux migrants. La gérante explique qu’elle voulait ainsi prendre « le contre-pied » du polémiste plusieurs fois condamné par la justice.

Alors que le livre « La France n’a pas dit son dernier mot » se vend bien, une libraire n’a également pas dit son dernier mot. Sur sa page Facebook, la librairie Au Temps des Livres de Sully-sur-Loire a informé ses clients que « les bénéfices de la vente du livre d’Eric Zemmour seront reversés à l’association La Maison d’Adam ».

La gérante, Aurélie Bouhours, explique qu’elle a souhaité « prendre le contre-pied de ce que prône Éric Zemmour » sans pour autant pratiquer la censure. L’initiative suscite en tout cas beaucoup de réactions. Déjà plus de 1 000 partages pour la publication annonçant l’opération.

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« Je suis un peu dépassée par l’ampleur de la chose. Nous voulions juste marquer le coup et nous avons fait une simple publication Facebook, sans hashtag ni rien », assure Aurélie Bouhours à France 3 région Centre.

 

Buzz inattendu

Mais, la commerçante explique que toutes les réactions ne sont pas bienveillantes. À côté des nombreux messages de soutien, la libraire reçoit aussi des attaques sur les réseaux sociaux. « Aujourd’hui encore, j’ai un monsieur qui a appelé uniquement pour m’insulter », raconte-t-elle.

La Maison d’Adam à laquelle Mme Bouhours reverse les bénéfices de la vente s’occupe de douze réfugiés mineurs arrivés dans le département en 2016. Comme le précise la pancarte que la libraire a posé à côté du livre, l’association prend en charge les frais d’hébergement, de nourriture, d’habillement et de scolarité de ces mineurs. Deux d’entre eux ont depuis obtenu un diplôme et 11 ont aujourd’hui un emploi. La pancarte finit par cette citation de Isaac Newton : « les Hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts ».

Au-delà du buzz, l’initiative attire de généreux donateurs. Il y a « des gens qui, sans acheter le livre, font des dons à l’association », affirme la commerçante. « Ça me fait vraiment plaisir, car il faut mettre l’accent sur des associations qui se démènent et avertir sur le sort des réfugiés », ajoute-t-elle.

Rached Cherif