17 octobre 1961: Rassemblement ce lundi à Paris pour que la France reconnaisse un crime d’Etat

 17 octobre 1961: Rassemblement ce lundi à Paris pour que la France reconnaisse un crime d’Etat

Des manifestants algériens arrêtés le 17 octobre 1961, par la police française à Puteaux (Paris). FERNAND PARIZOT / AFP

Comme chaque année, ce lundi 17 octobre à 18h, un collectif d’associations, de syndicats et de partis politiques de gauche appelle à un large rassemblement sur le Pont Saint-Michel, un des lieux du massacre perpétré le 17 octobre 1961 par la police de l’Etat français dirigée par Maurice Papon, lors d’une manifestation de travailleurs algériens.

Il y a 61 ans, le 17 octobre 1961, à Paris, 30 000 Algériens bravent le couvre-feu imposé depuis le 3 octobre aux « Français musulmans » par le préfet de police Maurice Papon. Tous manifestent pour le droit à l’indépendance. La répression à l’encontre de cette marche pacifique finira en bain de sang avec de nombreux Algériens qui seront jetés dans la Seine.

Le bilan officiel initial, qui fait état de 3 morts, sera vite revu à la hausse après que des corps sans vie sont retrouvés dans les eaux du fleuve dès le lendemain. Aujourd’hui, les historiens parlent de 200 morts. Cet épisode tragique de la guerre d’Algérie sera longtemps occulté en France.

Si la vérité sur ce massacre a longtemps été étouffée par le pouvoir français, le travail du militant Jean-Luc Einaudi, de familles de disparus et de collectifs pour la mémoire, a permis de garder vive la mémoire collective. Ce n’est qu’à partir des années 1990 qu’ils obtiennent une première reconnaissance: le terme « massacre » est retenu par la justice pour qualifier les événements.

En 2012, le Parlement et François Hollande reconnaissent enfin une « répression sanglante » à l’égard des Français algériens. En 2018, c’est au tour d’Emmanuel Macron d’admettre « une répression violente », mais aucun ne parle de crime d’Etat, et pose un acte de reconnaissance. C’est pourtant ce que réclament les descendants des manifestants du 17 octobre 1961 et les collectifs pour la mémoire.

 

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Nadir Dendoune