Paris : où sont passées les personnes qui vivaient dans le square Forceval ?

 Paris : où sont passées les personnes qui vivaient dans le square Forceval ?

Contrôle policier d’un usager de drogue, lors du démantèlement du camp de crack au square Forceval à Paris, le 5 octobre 2022. BERTRAND GUAY / AFP

Douze jours après l’évacuation du square Forceval, où sont les personnes qui y vivaient ? Des organisations dénoncent le manque de prise en charge des usagers de drogue.

 

Lors d’une véritable démonstration de force de la police, sur ordre du ministère de l’Intérieur, le square de Forceval (Paris) était évacué (5 octobre). Le campement, où vivaient environ 500 usagers de crack, était qualifié, par Médecins du monde, de « plus grande scène de consommation de drogue d’Europe ». Dix jours plus tard, que sont devenus ces personnes expulsées ? Selon la Cimade, une trentaine d’entre elles ont été orientées vers l’espace de repos Porte de la Villette. Tandis que « les personnes considérées comme étant en situation irrégulière ont été interpellées et enfermées dans les centres de rétention administrative (CRA) ».

« Aucun scrupule »

L’association d’aide aux migrants, réfugiés et déplacés, s’indigne du fait que, malgré l’état de santé et la vulnérabilité de nombre de personnes interpellées dans le campement, le gouvernement n’a pas hésité à en renvoyer vers des pays loin d’être sûrs.

« L’administration n’a eu aucun scrupule à délivrer des obligations de quitter le territoire français à destination du Soudan, de la Somalie ou de la Syrie », selon la Cimade. Pour ceux qui restent en centre de rétention, l’association rappelle que les conditions en CRA favorisent « l’aggravation des psycho-traumatismes dans un parcours d’exil » et la « ruptures de soins ». En outre, elle dénonce un examen des situations individuelles fait « à la va-vite ».

Individus dangereux

Le jour même de l’évacuation, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, se félicitait sur Twitter : « 1 000 policiers seront déployés afin que ce campement ne se reconstitue pas ailleurs ». Avant de justifier cette opération en avançant que c’était un endroit fréquenté également par des individus dangereux : « Des personnes qui tenaient des armes, des personnes qui possédaient de la drogue. Mais aussi des personnes très vulnérables, des femmes seules, exploitées, parfois sous emprise, que nous avons relogées dans des structures adaptées ». 

 

Charly Célinain