Algérie. L’absence d’enregistrement des réfugiés favorise le détournement de l’aide humanitaire

 Algérie. L’absence d’enregistrement des réfugiés favorise le détournement de l’aide humanitaire

Trois femmes réfugiées, du camp Smara à Tindouf, se partagent des céréales reçues d’associations d’aide humanitaire. Morgane Wirtz / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Le Maroc a appelé la communauté internationale, donateurs et organisations compris, de confronter l’Algérie à sa responsabilité de permettre au HCR l’enregistrement des réfugiés dans les camps de Tindouf, tel qu’exigé par les résolutions du Conseil de Sécurité, dont la dernière résolution 2602 (2021).

 

L’ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber a rappelé dans la déclaration du Royaume à la 73ème session du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le rapport du Bureau de l’inspection généralg du HCR, qui souligne, concernant cette situation, que ‘’l’absence d’enregistrement d’une population de réfugiés pendant une période aussi prolongée constitue une situation anormale et unique dans les annales du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés’’. “L’absence d’un recensement rend impossible l’évaluation des besoins des séquestrés en aide humanitaire qui font l’objet de détournement de la part des séparatistes et de leur mentor, comme cela a été documenté par les instances internationales”, a-t-il fait remarquer.

“Dévolution de compétences nationales à un groupe armé séparatiste’’

Le diplomate a indiqué que la dévolution par l’Algérie de compétences nationales à un groupe armé séparatiste constitue une situation “inédite” au regard du droit international, regrettant la situation “critique” dans laquelle survivent les populations dans les camps de Tindouf.

“Nous regrettons la dévolution de compétences nationales à un groupe armé séparatiste. Il ne peut en effet y avoir de délégation de souveraineté, et donc de responsabilité, de la part d’un État, à un acteur non étatique, militaire de surcroît, sur son territoire, comme c’est le cas des camps de Tindouf, qui sont gérés de facto par des milices, auxquelles l’Algérie a dévolu son autorité, en flagrante violation du droit international”, a souligné M. Zniber. Il a rappelé que le Comité des droits de l’homme de l’ONU en a attesté dans ses observations finales sur le quatrième rapport périodique de l’Algérie, adoptées en juillet 2018.

D’autre part, le Haut-Commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi, a interagi positivement avec la déclaration du Maroc concernant la politique marocaine d’immigration et d’asile, acquiesçant à l’analyse globale de la situation faite par la délégation du Maroc, en particulier sur la nécessité de travailler avec les acteurs du développement. Il a également apprécié l’approche nationale migratoire marocaine, tout en se félicitant de l’excellente collaboration avec le gouvernement du Maroc sur ces questions, qu’il espère poursuivre.

 

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Mohamed El Hamraoui