Rima Hassan et Greta Thunberg embarquent pour Gaza à bord d’un navire humanitaire

L’eurodéputée Rima Hassan a annoncé sur ses réseaux sociaux qu’elle embarquera dimanche 1er juin à bord d’un navire humanitaire en direction de Gaza. Elle sera accompagnée d’un équipage international, dont la militante écologiste suédoise Greta Thunberg. Cette traversée s’inscrit dans le cadre d’une action non violente organisée par la Coalition de Flottilles pour la Liberté, mouvement international de solidarité qui dénonce le blocus imposé à la bande de Gaza par l’État d’Israël.
« Cette action non violente vise à dénoncer le blocus humanitaire et le génocide en cours, l’impunité dont bénéficie l’État d’Israël, et à sensibiliser l’opinion mondiale », a déclaré Rima Hassan. Engagée depuis plusieurs années aux côtés du peuple palestinien, l’eurodéputée franco-palestinienne a déjà fait l’objet de multiples pressions et campagnes de dénigrement en raison de ses prises de position.
Greta Thunberg, figure mondiale du combat climatique, s’est également exprimée à plusieurs reprises sur la situation à Gaza, dénonçant un « silence criminel » de la communauté internationale. Sa participation à cette traversée humanitaire illustre l’élargissement des luttes transversales, mêlant écologie, justice sociale et défense des droits humains.
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La traversée est organisée par la Coalition de Flottilles pour la Liberté, un réseau regroupant des campagnes et initiatives du monde entier visant à briser le blocus maritime de Gaza, en vigueur depuis près de 18 ans. Depuis sa création à la suite de la guerre israélo-libanaise de 2006, la coalition a affrété plusieurs dizaines de navires chargés d’aide médicale et de biens de première nécessité. Très peu ont toutefois réussi à atteindre leur destination, la marine israélienne interceptant systématiquement les embarcations.
La tension est montée d’un cran en mai dernier lorsqu’un drone israélien a attaqué, en haute mer et loin des côtes israéliennes, un navire civil transportant 18 passagers. L’incident, survenu à 2 000 kilomètres des côtes israéliennes, au large de Malte, marque un tournant dans la stratégie militaire d’Israël contre les initiatives de solidarité.
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Depuis la mi-mai, les bombardements sur Gaza se sont intensifiés à un niveau inédit. La ville de Rafah a été détruite, ses habitants déplacés de force vers des zones fermées où l’aide humanitaire est rationnée. Plusieurs sources, dont des rapports de l’ONU, font état de conditions de survie dramatiques, voire de « camps de concentration à ciel ouvert » selon les mots de certains humanitaires sur place.
Au-delà de l’aide matérielle, la traversée de la flottille est un acte politique fort, destiné à exposer l’inaction des institutions internationales face à un conflit qualifié de « génocide » par un nombre croissant d’experts du droit international. Malgré les résolutions, les enquêtes et les condamnations verbales, aucune puissance occidentale n’a imposé de sanctions concrètes à Israël.
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