Affaire Tariq Ramadan : l’enquête est close

 Affaire Tariq Ramadan : l’enquête est close

Tariq Ramadan avec son avocat Ludovic Binello au palais de justice de Paris le 16 décembre 2021. Bertrand GUAY/AFP

Après quatre ans d’investigations, les juges ont annoncé la fin de leur enquête sur Tariq Ramadan, mis en examen pour des viols sur cinq femmes.

La fin de l’enquête ouvre la voie au procès. Depuis 2017, les avocats de l’islamologue suisse se sont succédé, les auditions et les confrontations ont été multiples. Dans ce dossier, Tariq Ramadan a été incarcéré dix mois en 2018.

« Contrainte morale »

Dès le début, deux versions s’opposent. D’un côté, le ministère public et les plaignantes défendent la thèse de séductions virtuelles qui ont débouché sur des rencontres dans des hôtels puis des agressions sexuelles. Ces femmes ont toutes en commun de s’être appuyées sur la notion d’« emprise ».

Cette notion se définit comme « un ensemble de mécanismes et de processus qui permettent à un psychisme d’exercer tout pouvoir sur un autre psychisme, à son seul bénéfice et sans tenir compte du désir propre de l’autre ». La question de la « contrainte morale » sera donc centrale dans la tenue de ce procès qui pourrait avoir lieu aux assises.

« Emprise politique »

De son côté, Tariq Ramadan dénonce depuis la première plainte une « campagne de calomnies ». Niant, dans un premier temps, tout rapport sexuel, il évoque depuis des « relations de domination consenties ». Il accuse les magistrats d’être, eux, « sous emprise politique ».

Cinq femmes

L’affaire Ramadan a été déclenchée fin 2017 par les plaintes de deux femmes qui dénonçaient respectivement un viol en 2012 à Paris et en 2009 à Lyon. Tariq Ramadan a alors été mis en examen pour « viol » et « viol sur personne vulnérable » en 2018.

En 2020, cette mise en cause a été élargie à deux autres femmes qu’il est suspecté d’avoir agressé en 2015 et 2016 à Paris. Puis fin 2020, enfin, une cinquième femme avait rejoint le rang des plaignantes en l’accusant de neuf viols commis en 2013 et 2014.

 

Chloé Juhel