Agression de Ishaq : 2 ans de prison ferme pour les policiers

 Agression de Ishaq : 2 ans de prison ferme pour les policiers

Trois SDF algériens ont été arrêtés et plaé en détention dans l’enquête sur le meurtre d’une femme âgée à Mulhouse. Illustration / Police nationale. GEORGES GOBET / AFP

La justice s’est prononcée à l’encontre des deux agents de police qui ont violemment agressé, en 2018, Ishaq, un jeune de 16 ans, sans aucune raison.

 

Deux ans de prison ferme, un an de sursis et une interdiction d’exercer. La condamnation par des deux représentants des forces de l’ordre a été prononcée le 3 novembre par la cour d’appel d’Aix-en-Provence.

Les faits remontent à février 2018, deux policiers sillonnent les rues du 14e arrondissement marseillais. Ils croisent la roue d’un lycéen originaire du Lot-et-Garonne en vacances en famille au sein de la cité phocéenne, sorti pour acheter des cigarettes, et le rouent de coups.

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« Un comme moi »

Il s’appelle Ishaq, il avait 16 ans à l’époque. Et il témoigne aujourd’hui en se confiant au journal 20 Minutes : « Si moi je parle, peut-être que ça peut servir à d’autres qui ne parlent pas et sur qui on n’écrit pas d’articles ». « Je n’ai même pas eu le temps de comprendre ce qu’il m’arrivait. J’ai senti une présence dans mon dos et j’ai reçu un coup dans la tête », raconte-t-il. Il se souvient d’avoir entendu des « sale arabe », « l’un des deux m’a dit que je devais bien me tenir car la semaine dernière il en avait tué un comme moi, et qu’il pouvait recommencer sans problème. »

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Suspension

En première instance, les policiers avaient écopé de 4 années de prison chacun, dont deux ferme. Le tribunal correctionnel de Marseille avait alors évoqué un « délit grave » et retenu le fait que les agents de police avaient « menti ».

A l’époque, la justice ne s’était pas prononcée sur leur possible suspension professionnelle. La cour d’appel d’Aix-en-Provence l’a fait : ils ne pourront plus exercer leur métier.

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Chloé Juhel