Chroniques de journalistes à Alger

 Chroniques de journalistes à Alger

« Jours tranquilles à Alger »


 


C’est le récit quotidien de deux journalistes, l’une française, l’autre Algérien. Mélanie Matarese et Adlène Meddi publient « Jours tranquilles à Alger », ouvrage paru aux éditions Riveneuve. Entre choses vues et angles choisis, bien loin du rouleau compresseur de l’actualité.


 


Après « Jours tranquilles à Tunis », la maison d’édition Riveneuve publie « Jours tranquilles à Alger ». Sur le même principe, il s’agit de notes qui étaient a priori vouées à rester au fond du tiroir, dans un petit carnet, parce qu’une rédaction en chef n’en aura pas voulu, ou que le nombre de signes sera trop élevé, ces mêmes notes qui font souvent le lit de la frustration des journalistes. « C’est de cette Alger-là dont nous avions envie de parler pour faire oublier les stéréotypes », écrivent les deux auteurs en introduction.



Trempé par la polémique



En 2010, Mélanie Matarèse raconte comment elle découvre « un des théorèmes les plus importants de l’Algérie : toute fiction plongée dans l’histoire de l’Algérie en ressort trempée par la polémique ». L’auteur évoque ici le débat suscité par « Hors la loi », le film de Rachid Bouchareb et avance l’explication suivante : l’histoire du pays reste « un enjeu capital pour les familles et le pouvoir qui se sont construits depuis 1962 sur un passé parfois écrit avec quelques libertés ».



« Prémisse de printemps arabe avorté »



Adlène Meddi raconte à son tour les émeutes des jeunes des quartiers populaires d’Alger en janvier 2011, « une prémisse de printemps arabe avorté ». Le journaliste algérien décrit le « désespoir » de ces casseurs, la haine de Samir qui « n’arrive pas à regarder son père dans les yeux tellement il a honte de sa situation ». À chaque fin de chronique, les auteurs complètent leurs récits par des rappels factuels. Ici, ils recontextualisent en précisant que ces émeutes avaient été déclenchées par la hausse des prix des denrées alimentaires, notamment. Tout en rappelant que « le calme est ensuite revenu après une sévère réaction policière et une série de mesures d’aide à la jeunesse ». Dans « Jours tranquilles à Alger », les deux journalistes brossent un portrait plus vrai que nature de la ville. Et plus vivant surtout. Un peu comme si on y était.


Chloé Juhel


« Jours tranquilles à Alger », de Mélanie Matarese et Adlène Meddi, paru aux éditions Riveneuve

Chloé Juhel