Dix-neuf personnalités demandent audience à Bouteflika

 Dix-neuf personnalités demandent audience à Bouteflika

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika. AFP


 


Inquiètes de la situation du pays, plusieurs personnalités politiques dont l’ancienne ministre de la Culture Khalida Toumi et la Moudjahida et sénatrice Zohra Drif Bitat, toutes les deux proches de Bouteflika, ont demandé à rencontrer le chef de l’Etat.


 


Le flottement qui caractérise l’action de l’Exécutif conjuguée à l’absence de  Bouteflika de la scène, ne fait pas alarmer que  l’opposition. Même les proches du chef de l’Etat s’inquiètent ouvertement.


Plusieurs personnalités, très proches du président de la république, dont l’ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi, et la sénatrice du tiers présidentiel, Zohra Drif Bitat, ont joint leurs voix à d’autres responsables politiques pour demander, officiellement, à rencontrer le locataire d’El Mouradia.   


Ils sont, en effet, dix-neuf personnalités conduites par la secrétaire général du parti des travailleurs, Louisa Hanoune, et le moudjahid fondateur du FFS, Lakhdar Bourgaa, ainsi que l’ancien ministre de la Santé, Abdelhamid Aberkan, à avoir introduit officiellement cette demande auprès de la Présidence.


Une demande, dont une copie a été transmise au chef de cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia et le conseiller à la présidence, Mohamed Rougab. Ces personnalités doutent de la paternité de certaines décisions économiques du pays.


« À l’occasion de la commémoration du déclenchement de notre glorieuse guerre de Libération nationale, nous estimons qu’il est de notre devoir de patriotes algériens d’attirer votre haute attention sur la dégradation du climat général dans notre pays», écrivent les signataires de cette demande.


Selon eux, cette dégradation est corroborée par des faits. Ils relèvent « le renoncement à la souveraineté nationale (…) par notamment l’abandon du droit de préemption de l’État (…), la déliquescence des institutions de l’État, la grave dégradation de la situation économique et sociale, l’abandon des cadres algériens livrés à l’arbitraire, aux sanctions partiales (…) ».


« C’est pourquoi nous vous prions monsieur le Président de la République, de bien vouloir nous recevoir en audience afin de vous faire partager nos profondes inquiétudes quant à la l’avenir du pays et solliciter vos interventions sur l’extrême gravité de la situation », expliquent-ils.


La décision de rendre publique leur demande, soulignent-ils, a été prise après le silence de la présidence qui n’avait pas donné de suite à leur sollicitation.


« Le président reçoit bien les délégations étrangères, alors, il n’y a aucune raison de refuser de nous recevoir. Nous voulons vérifier s’il est réellement en état de diriger le pays », explique l’un des initiateurs. « Nous craignons que la lettre ne soit pas remise au Président et c’est pour cela que nous avons décidé de la rendre publique », ajoute-t-il.


 


Yacine Ouchikh

Yacine Ouchikh