Kamel Daoud lauréat du Goncourt du premier roman

 Kamel Daoud lauréat du Goncourt du premier roman

Le journaliste algérien Kamel Daoud vient de gagner une nouvelle distinction : le prix Goncourt du Premier roman. Photo / AFP


 


Le très médiatique premier roman du journaliste algérien Kamel Daoud vient de gagner une nouvelle distinction : le prix Goncourt du premier roman.


 


Il y a quelques mois, l’écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud a raté de peu le prix Goncourt. Il vient de prendre sa revanche sur le sort en s’adjugeant le prix Goncourt du premier roman pour son livre Meursault contre-enquête. L’annonce en a été faite aujourd’hui par le jury littéraire de l’Académie Goncourt qui a aussi distingué deux autres écrivains : le Français Patrice Franceschi pour la nouvelle et le Belge William Cliff pour la poésie. Trois autres romans étaient en lice pour le Goncourt du premier roman:Kiko Herrero avec Sauve qui peut Madrid !, Miguel Bonnefoy avec Le voyage d'Octavio Payot et Jean-Noël Orengo avec La Fleur du Capital.


 


Le roman de Kamel Daoud est édité d’abord en Algérie en 2013 aux éditions Barzakh avant d’être publié en France par Actes Sud pour connaitre ensuite une consécration internationale en gagnant plusieurs distinctions littéraires ( le Prix François Mauriac de l'Académie Française, le Prix des cinq continents de l'Organisation internationale de la francophonie et le Prix Escale littéraire d'Alger et le Prix Liste Goncourt- le choix de l'Orient lors du 21e Salon du livre francophone de Beyrouth). «Je ne suis pas l’homme d’un seul livre contrairement à ce qu’on croit parce que je pense que cela mène à deux maladies soit la vanité, soit une guerre de religion» a déclaré Kamel Daoud aujourd’hui à Paris lors de la réception de son prix.


 


En effet, le chroniqueur du Quotidien d’Oran a déjà à son actif deux récits et un recueil de nouvelles. Mais c’est son premier roman, un miroir dans l’Etranger d’Albert Camus, qui lui a valu une consécration internationale mais aussi une fetwa prononcée à son encontre par la figure locale du salafisme, l’imam Abdelfatah Hamadache. C’est que le roman est  porteur d’une vision critique sur le rapport des algériens à la religion et à la langue arabe. Une audace qui a eu le don de provoquer l’ire des milieux conservateurs qui ont voué aux gémonies l’écrivain qui a, toutefois, bénéficié d’un large mouvement de soutien en Algérie comme à l’étranger, notamment sur les réseaux sociaux.


La traduction en langue anglaise de Meursault, contre-enquête  paraître au mois juin prochain aux Etats-Unis chez l'éditeur new-yorkais "Other Press".


 


Yacine Ouchikh

Yacine Ouchikh