Bientôt des zones sans contrôle d’identité ?

 Bientôt des zones sans contrôle d’identité ?

La Défenseure des droits Claire Hédon a proposé l’idée de zones sans contrôle d’identité, le 12 février 2021. © AFP

La Défenseure des droits a proposé cette idée de zones sans contrôle d’identité. Levée de boucliers immédiate des syndicats de police, pour qui cela revient à « créer des zones de non-droit ».

 

« Est-ce qu’on ne pourrait pas expérimenter l’arrêt du contrôle d’identité ? ». C’est l’hypothèse émise le 12 février dernier par Claire Hédon. La Défenseure des droits rappelle que « dans certains quartiers, pour certains jeunes, cela devient insupportable ». Et que « dans 95 % des cas les contrôles d’identité ne donnent rien ». Aussitôt, les syndicats de police se sont montrés excédés par cette proposition de la Défenseure des droits. Pour eux, cela reviendrait à « créer des zones de non-droit ».

Monde parallèle de bobos

Sur Twitter notamment, le syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) a détourné, non sans ironie, l’idée de Claire Hédon en proposant la création de « fan zones pour les délinquants », que la police pourrait « baliser pour que les honnêtes citoyens n’y entrent pas ». « La prochaine fois que les policiers croiseront une bande en route pour une expédition punitive armée, ils détourneront le regard ? Le défenseur des droits est définitivement hors sol et vit dans un monde parallèle de bobos », a tweeté le syndicat Synergie-Officiers.

Meilleure traçabilité de ces contrôles d’identité

Face à la polémique, ce matin, le 16 février, Claire Hédon a voulu tempérer son propos sur Europe 1, en précisant : « Je n’ai jamais souhaité mettre fin aux contrôles d’identité ». La Défenseure des droits dit avoir plutôt réclamé une meilleure traçabilité de ces contrôles de police.

Au mois de décembre, lors d’une interview accordée à Brut, Emmanuel Macron avait déclaré : « Aujourd’hui, quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé (…). On est identifié comme un facteur de problèmes et c’est insoutenable. (…) Le seul moyen de bouger, c’est de faire ce qu’on a su faire sur d’autres violences : mettre en place une plateforme commune pour que les gens puissent dénoncer de manière très simple, unique et nationale ».

Cette nouvelle plateforme a été inaugurée la semaine dernière, en présence notamment de Claire Hédon, la Défenseure des droits.

 

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Chloé Juhel