Polémique autour du vote en niqab

 Polémique autour du vote en niqab

Zunera Ishaq


 


La Cour d’appel fédérale a confirmé que le port du niqab lors des cérémonies de citoyenneté était autorisé. En réaction, un mouvement, « le 19 octobre, je vote voilée » prend de l’ampleur.


 


« C’est hallucinant, je ne pensais jamais que ça prendrait ces proportions-là » a déclaré Catherine Leclerc, l’instigatrice du mouvement « le 19 octobre, je vote voilée », au journal de Montréal.


Tout a commencé suite à une décision de la Cour d’appel fédérale qui a confirmé que le port du niqab (et autre tissu couvrant le visage) était autorisé lors des cérémonies de citoyenneté. Le gouvernement conservateur en place a fait savoir qu’il allait saisir la Cour suprême.


Une décision qui n’a pas fait réagir que les politiques. Le mouvement lancé par Catherine Leclerc prend une ampleur incroyable. Plus de 8000 personnes ont déjà confirmé qu’elles viendraient voter voilées lors des élections fédérales du 19 octobre et la page a été partagée environ 150 000 fois. Et pour pousser l’ironie à son comble, certains comptent s’y rendre avec un sac à patates sur la tête.


Selon Elections Canada, tout Canadien peut voter le visage couvert, il lui suffit de prêter serment et de montrer une pièce d’identité.


Pour l’instigatrice du mouvement, « pour que ça prenne cette ampleur-là, c’est parce qu’il y a un malaise, et que ça bouillait depuis l’histoire des accommodements raisonnables. Je ne suis pas toute seule à penser ça, on prêche l’absurde par l’absurde ». Une position assumée qui n’empêche pas Catherine Leclerc de craindre de voir le niqab occuper une place trop importante dans la campagne électorale, « c’est important de voter pour l’ensemble de ses convictions, pas juste le niqab. Un enjeu n’en remplace pas un autre ».


Cette autorisation de la Cour d’appel fédérale fait suite à une plainte de Zunera Ishaq, une femme de 29 ans en provenance du Pakistan, qui avait refusé de participer à une cérémonie de citoyenneté en 2013 car elle devait se dévoiler. Devant les tribunaux, elle avait demandé une révision de la politique d’interdiction de se voiler le visage, adoptée en 2011 par le gouvernement Harper.


 


Jonathan Ardines

Jonathan Ardines