Cinéma. « Dorlis » d’Enricka M.H présélectionné aux César

 Cinéma. « Dorlis » d’Enricka M.H présélectionné aux César

Le deuxième court métrage d’Enricka M.H ,« Dorlis », tourné en Martinique, a été présélectionné aux César aux côtés de 23 autres films.

Née à Paris, Enricka M.H passe une partie de son adolescence en Martinique. C’est sur cette île qu’elle développe un amour pour le cinéma et l’écriture. En 2019, elle réalise son premier court métrage autoproduit « La K-Z ». Après avoir été sélectionné dans plusieurs festivals et avoir remporté des prix, il a été diffusé sur France 2. 

Son deuxième court métrage « Dorlis », tourné en Martinique, a été présélectionné aux César aux côtés de 23 autres films. A quelques jours de la clôture des votes pour faire partie de la sélection (4 films seront finalement retenus), Enricka M.H espère en être et se rendre à la cérémonie officielle prévue à l’Olympia le 24 février prochain.

Cinéma. « Dorlis » d'Enricka M.H présélectionné aux CésarLCDL : Vous attendiez-vous à faire partie de la première sélection des César ?

Enricka M.H : Je suis autodidacte, je n’ai pas fait d’école de cinéma, donc de réussir à écrire un film, de rassembler une équipe de professionnels, de convaincre une boite de production de me faire confiance alors que je n’avais aucune d’expérience, c’est déjà énorme, alors imaginer un jour que le fruit de ce travail soit présélectionné aux César… Aujourd’hui, tout est possible et j’espère que je ferai partie des quatre derniers sélectionnés aux César.

Comment vous est venue l’idée de ce film ?

Depuis longtemps, je voulais aborder les violences sexuelles et plus précisément celles qui ont lieu au sein des familles. Je suis martiniquaise et guadeloupéenne, j’avais pour ambition que mon premier film produit se fasse aux Antilles et mette en avant ma culture caribéenne, malheureusement trop peu souvent montrée à l’écran. 

Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans la réalisation de « Dorlis » ? 

L’écriture du scénario s’est faite assez naturellement, car je savais où j’allais. J’ai eu la chance d’intégrer « La Ruche de Gindou Cinéma » qui accompagne des jeunes réalisateur.ice.s autodidactes dans l’écriture de leur premier court métrage. J’ai ensuite rencontré ma productrice (NDLR : Caïmans Productions) quand j’ai pitché mon projet de film sur la scène des Talents en Court au Comedy Club. 

La vraie difficulté a été de réunir le bon casting constitué en majeure partie de très jeunes comédien.ne.s, donc avec peu ou pas d’expérience, qu’on devait trouver sur place en Martinique. Il fallait s’organiser différemment, faire une partie des casting en visio, prier pour qu’il n’y ait pas de confinement et de malades avant et pendant le tournage. Et puis, à tout moment, on pouvait nous interdire de voyager.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire du cinéma ?

Je crois que j’ai toujours voulu raconter des histoires. Petite, c’était déjà une de mes grandes passions. Plus grande, j’ai compris que ce qui me plaisait vraiment, c’était la possibilité à travers cet art de raconter nos récits, de faire passer des messages forts, de faire réfléchir, de faire rire, inciter au rêve, parfois même aider à faire évoluer les mentalités.

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Nadir Dendoune