Paris – La 5e édition du festival Ciné-Palestine démarre ce jeudi

 Paris – La 5e édition du festival Ciné-Palestine démarre ce jeudi




Ce jeudi 30 mai démarre en région parisienne, la 5e édition du festival Ciné-Palestine. Géré uniquement par des bénévoles, ce festival à la programmation éclectique et de qualité, permet de penser différemment. " Venir voir un film palestinien, c'est accepter de voir cette population autrement que par le spectre des médias, accepter de les sortir de cette image du héros, de la victime, du désespéré ou du terroriste", clament les organisateurs.  

 


Quels sont les moments forts de cette  5ème édition ?


Il y en a tellement que c'est difficile de choisir. Nous dirons qu'il y a d'abord le Focus sur Gaza avec plus de 10 séances qui lui sont dédiées. La bande de Gaza est trop rarement mise en avant pour ses créations culturelles alors que c'est un endroit où foisonnent les projets.


En plus des films, nous proposons une table ronde sur la production cinématographique à Gaza avec une mise à l'honneur du réalisateur palestinien Rashid Masharawi et la projection de son film "Haifa", suivie d'une master class qu'il animera.


Il y aura également une exposition photographique de Haj Salama, une célèbre photographe issue du camp de réfugiés de Rafah. 


Nous voulons à travers ce focus mettre au premier plan la résilience des Palestiniens qui habitent dans la bande de Gaza, leur ténacité, l'effervescence de leur créativité artistique,  la vie et la beauté de Gaza. Celle d'antan et celle d'aujourd'hui, qui résiste malgré le blocus,  l'occupation et les nombreuses offensives militaires israéliennes. 


Des films en avant-première cette année ? 


Oui. Il est prévu la projection de films inédits, comme le film d'ouverture "Mafak" de Bassam Jarbawi,  "Ambience" de Wisam Aljafari, qui vient d'obtenir le 3ème prix de la Cinéfondation, "You come From Far Away" d'Amal Ramsis, "To My Father" de Abdel Salam Shehadah, ou encore  "l'Apollon de Gaza" de Nicolas Wadimoff… 


Le 8 juin sera également une soirée spéciale…


Oui. Pour la 3e édition, nous nous retrouverons à Saint-Denis, en plein air devant le parvis de la basilique pour un événement gratuit et familial, avec un concert, des ateliers pour les enfants de la danse, un repas et une projection à la nuit tombée. 



Il y a aussi un concours de courts métrages…



Cette année marque la 3ème édition. "New Generation short film competition" est dédiée à la nouvelle génération de cinéastes palestiniens, en particulier aux étudiants en cinéma et aux réalisateurs indépendants dont c'est le premier film. 


Un groupe du comité d'organisation du festival a présélectionné 6 films sur une cinquantaine reçue. Ils seront projetés lors d'une séance spéciale, le 3 Juin à 20 h, au cinéma Les 3 Luxembourg à Paris, en présence des réalisateurs et des membres du jury. 



Quelles difficultés rencontrez-vous pour organiser un tel festival ?  



D'abord, il nous faut trouver de l'argent. Obtenir des subventions n'est pas chose facile. Nous aimerions avoir plus de moyens pour recruter quelqu'un à temps plein, voire à temps partiel. Plus d'argent pour couvrir les dépenses engagées afin d'organiser une édition qui s'étalerait sur plusieurs jours et dans plusieurs villes d'Île-de-France.


Pour boucler notre budget, nous faisons appel, comme chaque année, à notre public à travers une campagne de financement participatif. 



Il n'y a donc que des bénévoles au festival ?



Oui. En tout, nous sommes 15. Chacun d'entre nous a un travail, des occupations ailleurs. Il faut donc être bien organisé. Dès la fin de cette édition, nous  travaillerons sur la  prochaine. Nous nous réunissons en comité une fois toutes les deux semaines, puis toutes les semaines à l'approche du festival. 



Venir voir un film au Festival Ciné-Palestine, est-ce un autre moyen de soutenir la cause des Palestiniens ? 



Oui, clairement oui ! Venir voir un film palestinien, c'est accepter de voir cette population autrement que par le spectre des médias, accepter de les sortir de cette image du héros, de la victime, du désespéré ou du terroriste. 


D'ailleurs, comme nous l'écrivons : "En faisant des films, les jeunes et les moins jeunes cinéastes palestinien.ne.s s’approprient leur image, interrogent leur histoire et s’inscrivent dans la marche du monde tout en la remettant sans cesse en cause. Qu’ils-elles soient palestinien·ne·s de 48, de Cisjordanie, de Gaza ou issu·e·s de la diaspora, ils-elles investissent le cinéma comme un territoire, affranchi de frontières, libre et insoumis".



Pour télécharger la programmation :


http://festivalpalestine.paris/fr/telecharger-le-programme-2019

Nadir Dendoune