Davantage de migrants en rétention et de plus en plus longtemps

 Davantage de migrants en rétention et de plus en plus longtemps

Un centre de rétention de migrants à Vincennes, à l’est de Paris. 210 hommes étrangers, presque tous en situation irrégulière, sont retenus dans ce centre de 235 places. Ils y restent en moyenne « 45 jours », selon le commandant en charge de l’établissement. MIGUEL MEDINA / AFP

Le nombre de migrants enfermés dans les Centres de rétention administrative en 2023 a augmenté tout comme la durée moyenne passée dans ces établissements.

 

C’est ce que dénoncent cinq associations de défense des migrants dans un rapport annuel publié ce mardi 30 avril. 46 955 personnes ont été enfermées dans des CRA en 2023 (contre 43 565 en 2022) dont 16 969 dans l’Hexagone et 29 986 dans les Outre-mer, rappellent La Cimade, Groupe SOS Solidarités et France terre d’asile.

En 2023, la durée moyenne en rétention était de 28,5 jours soit une semaine de plus que l’année précédente, alors que les expulsions depuis ces centres ont baissé de 15,3% par rapport à l’année précédente. Plus de 59% des personnes retenues ont été libérées en 2023.

 

Difficulté à signaler

Outre ces chiffres, le rapport des ONG dénoncent le fait que ces lieux sont « de plus en plus sécurisés », il y est « de plus en plus difficile de faire valoir ses droits ».

Le document évoque la hausse des violences entre détenus et celles commises par les surveillants de police : des violences physiques, menaces ou insultes à caractère raciste ou homophobe et des agressions sexuelles.

Concernant les violences policières, les victimes « se heurtent souvent à des difficultés pour signaler ces incidents, soit par crainte de représailles, soit en raison du manque de considération de la part de la direction du CRA ».

L’année 2023 a été marquée par le décès de quatre personnes.

 

90 jours maximum

Les Centres de rétention administrative sont des lieux de privation de liberté dans lesquels sont enfermés les étrangers faisant l’objet d’une décision d’éloignement, dans l’attente de leur renvoi forcé ou libération.

La durée d’enfermement est limitée à 90 jours (sauf en cas d’activités terroristes).

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Chloé Juhel