Sur les chemins de Palestine

 Sur les chemins de Palestine

Philippe Roy / Aurimages / AFP


MAGAZINE JANVIER 2018


Depuis 40 ans, Ekitour oeuvre en faveur du droit aux vacances pour tous en organisant des voyages en France et à l'étranger. En avril 2018, c'est un séjour solidaire sur les routes des "territoires occupés" qui se prépare.


“Un voyage est loin d’être un produit comme un autre.” C’est la conviction de Nicolas Creither, chargé de production au sein d’Ekitour, une agence de voyages basée à Poitiers, dans la Vienne, qui a basculé dernièrement du statut associatif à celui de société coopérative et participative (Scop).


Selon lui, un séjour qui se veut solidaire doit être pensé, ­réfléchi, et s’inscrire dans une démarche éthique et responsable : “Nous encourageons le développement de politiques sociales du tourisme dans le respect des cultures de chacun en vue d’un ­enrichissement mutuel. En valorisant la culture locale pour limiter la fuite des capitaux et maintenir dans le pays d’accueil les bénéfices de l’activité touristique. L’adoption d’un comportement écocitoyen est aussi l’un de nos engagements et l’une de nos priorités…” Que ce soit sur le plan économique, social, culturel ou environnemental, rien n’est laissé au hasard. Et le choix de certaines destinations en atteste.


 


Un nouveau regard sur la région


Du 16 au 25 avril 2018, c’est vers la Palestine qu’Ekitour a décidé de s’envoler. Dans un contexte où le conflit israélo-palestinien fait les gros titres des journaux au quotidien, “la destination peut faire peur”, avoue Nicolas Creither. “Il n’y a, pour le moment, pas beaucoup d’inscrits pour ce séjour”, déplore le jeune homme. Car, au-delà des images de désolation qu’évoque la Palestine, Ekitour a souhaité livrer aux voyageurs un nouveau regard sur la région, faisant fi de tous préjugés. Pour cela, la Scop a choisi de travailler avec un prestataire local, Diwan, qui connaît parfaitement le terrain et la société palestinienne dans toute sa diversité.


Au programme : le patrimoine artistique et historique sé­culaire à travers des villes emblématiques comme Bethléem, ­Naplouse, Jéricho, Ramallah… Entre visites d’ateliers artisanaux (verre soufflé, céramique, mosaïques…), de lieux de culte, de vestiges omeyyades, de théâtres romains ou encore de musées, les “eki-touristes” pourront aussi, s’ils le souhaitent, se baigner dans les eaux salées de la mer Morte.


 


En plein festival culturel


Comme un signe, le séjour se déroulera en même temps que le festival Al Kamandjâti (AK), une manifestation culturelle et responsable dont la vocation est de faciliter l’accès à la musique aux jeunes Palestiniens, en particulier pour ceux qui vivent dans les camps de réfugiés. Par solidarité, et en soutien à cette action, Ekitour a inclus dans le tarif de sa prestation une participation au profit d’AK. Les voyageurs pourront donc se régaler des mots des poètes-griots du pays Mandingue, des chorégraphies des danseuses tsiganes du Rajasthan, côtoyer des artistes et des penseurs venus de tous horizons : Maroc, Tunisie, Egypte, Mali, ­Tanzanie, Turquie, Koweït, Azerbaïdjan, Inde, Belgique, Suède, et bien sûr Palestine… 


Une aventure interculturelle qui promeut la découverte de l’autre, d’une région de richesse et d’exception afin de lever le carcan des préjugés.


Informations et réservations : www.ekitour.fr

Jonas GUINFOLLEAU