En colère, les soignants appellent à une grève nationale

 En colère, les soignants appellent à une grève nationale

A Paris, le 30 juin 2020, personnels et usagers ont défilé à l’appel des syndicats et des collectifs de soignants pour réclamer plus de moyens pour l’hôpital. Philippe Labrosse / Hans Lucas / AFP

Alors que la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19 s’abat sur la France, les soignants appellent à une grève nationale (15 octobre) pour demander plus de moyens humains et financiers.

 

En colère

« Nous sommes inquiets et en colère devant l’état de dégradation avancée de l’hôpital public français qui impacte les conditions d’accueil et de soins des personnes, notamment des plus précarisées », indiquent des syndicats hospitaliers et collectifs de soignants dans un communiqué.

Ceux-ci appellent à une grève nationale le 15 octobre. Ils réclament « des embauches massives immédiates » et une « revalorisation significative des salaires ».

Signé en juillet dernier, le Ségur de la santé prévoit une augmentation générale de 183 euros net pour les agents hospitaliers (hors médecins).

Insuffisant pour certains syndicats qui demandent l’inclusion au Ségur des agents des établissements sociaux et services médico-sociaux.

Deuxième vague

40% d’infirmiers ont envie de changer de métier. C’est en tout cas ce que révélait (11 octobre) une consultation réalisée auprès de 60 000 soignants par l’Ordre des infirmiers.

La deuxième vague de Covid-19 met en lumière un ras-le-bol des soignants encore éprouvés par la première crise de coronavirus.

« Deux tiers déclarent par ailleurs que leurs conditions de travail se sont détériorées depuis le début de la crise, malgré les augmentations de salaire négociées lors du Ségur de la santé » toujours selon la consultation.

Restrictions

Les soignants sont également très inquiets concernant les restrictions de l’accès au droit de santé de l’AME (Aide médicale d’Etat) et de la PUMA (Protection universelle maladie). Ils se préoccupent du sort des migrants et des demandeurs d’asile.

En novembre dernier, l’Assemblée nationale votait l’instauration de ce délai de carence de trois mois pour l’accès à la PUMA, hors soins urgent. Décision très controversée déjà à l’époque.

Outre ces restrictions, les soignants dénoncent également l’instauration d’un « forfait urgences ». Selon eux, c’est une « véritable amende infligée aux plus vulnérables, c’est-à-dire les personnes sans couverture maladie et celles ne pouvant pas ou plus cotiser à une mutuelle ».

Les syndicats hospitaliers et collectifs de soignants appellent donc à une grève nationale le 15 octobre aussi contre « ces mesures qui renforcent un système de santé à deux vitesses qui favorise les renoncements aux soins ».

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Charly Célinain