Une cellule d’une douzaine de personnes derrière les attaques de Barcelone et Cambrils

 Une cellule d’une douzaine de personnes derrière les attaques de Barcelone et Cambrils

A partir de la gauche : Joaquim Forn


La cellule responsable des attentats en Espagne jeudi et vendredi 17 et 18 août, a été neutralisée, bien qu'un de ses membres soit encore  en fuite, a assuré dimanche 20 août, le responsable de l'Intérieur du gouvernement régional de Catalogne, Joaquim Forn, lors d'une conférence de presse à Barcelone.


Les auteurs des attaques de Barcelone et de Cambrils projetaient de commettre un ou plusieurs attentats à la bombe dans la capitale catalane, avec 120 bonbonnes de butane retrouvées dans une maison à Alcanar, à 200 kilomètres au sud-ouest.


La police espagnole a identifié la cellule d'une douzaine de personnes, dont l'une est toujours en fuite. Le conducteur qui a sévi dans la capitale catalane pourrait bien être l'un d'entre eux mais les autorités n'ont pas encore confirmé ce point. Les rôles de  Moussa et Driss Oukabir, Saïd Aallaa, Mohamed Hychami, Younès Abouyaaqoub… les protagonistes des attentats de Barcelone et Cambrils se précisent de jour en jour.


Les instigateurs des attaques semblaient préparer un acte terroriste d'importance lorsque l'explosion de leur planque logistique, à Alcanar, a précipité les choses. Les survivants de l'écroulement de la maison, remplie de matériel de confection d'explosifs et de 120 bonbonnes de gaz, ont semble-t-il décidé de se déployer pour commettre des attentats moins élaborés, avant que la police ne remonte leurs traces grâce aux débris de l'habitation. Dans les décombres, des papiers d'identité et « des restes humains de deux personnes différentes » ont été retrouvés. Les autres membres de la cellule semblent s'être ensuite dispatchés en plusieurs endroits pour semer le trouble.


L’homme activement recherché est Younès Abouyaaqoub, un Marocain de 22 ans dont la police n'a pas encore précisé le degré d'implication. Le lien a probablement dû être établi par rapport au village dont presque tout le groupe est originaire, ou grâce à un élément retrouvé dans la maison explosée à Alcanar. Il est soupçonné d'avoir loué, en début d'après-midi, la fourgonnette retrouvée abandonnée à Vic et un Kangoo blanc. Ce dernier véhicule a finalement été retrouvé samedi en Espagne alors qu'il faisait l'objet d'un signalement à la police française. Par ailleurs, ce week-end, le nom de Younès Abouyaaqoub est également cité comme conducteur potentiel de la fourgonnette du boulevard Las Ramblas de Barcelone par les médias espagnols. La police n'a pas confirmé.


Dans l'intervalle entre les deux attaques, plusieurs opérations de police ont été menées et ont permis d'arrêter quatre suspects, dont trois dans la ville de Ripoll, celle dont étaient originaires les trois premiers morts identifiés à Cambrils. La police se concentre très vite sur l'idée que la cellule y est née, et la confirme. Parmi les jeunes détenus (21, 27, 28 et 34 ans), figure Driss Oukabir, frère aîné de Moussa, tué à Cambrils. Arrêté jeudi alors qu'il s'est lui même rendu en assurant s'être fait dérober ses papiers, il est soupçonné d'avoir loué plusieurs véhicules du groupe. Un autre interpellé est un Espagnol, originaire de Melilla, un des principaux viviers de djihadistes en Espagne.


La police espagnole s'intéresse également à l'imam de Ripoll Abdelbaki Es Satty. Ce dernier pourrait avoir joué un rôle crucial dans la radicalisation très rapide de plusieurs auteurs des attentats. Le domicile de l'homme, qui a justement disparu depuis mardi, a une nouvelle fois été perquisitionné samedi à l'aube. D’après El Pais, qui cite des sources policières, l'imam pourrait être un des morts de l'explosion de la maison d'Alcanar.


Mohamed El Hamraoui

Mohamed El Hamraoui