Le gouvernement du canton de Vaud censure une formation consacrée à la Nakba

 Le gouvernement du canton de Vaud censure une formation consacrée à la Nakba

Historien israélien critique de la politique de son pays


Dans le cadre de la formation continue des enseignants du canton de Vaud en suisse, ces derniers devaient suivre un cours consacré à la Nakba (Catastrophe en arabe) de 1948 : l’exode massif de Palestiniens suite à la création de l’États d’Israël. C’était sans compter l’intervention de la conseillère d'État responsable de l'enseignement public, qui a fait suspendre cette formation, considérée comme « déséquilibré » rapporte Charles Heimberg, historien Genevois, dans le blog de Médiapart.


La décision de la conseillère d'État responsable de l'enseignement public dans le canton de Vaud, Cesla Amarelle, provoque des remous. Cette formation continue « 1948 : Connaître et enseigner la Nakba » devait faire intervenir deux personnalités palestiniennes et deux historiens israéliens engagés sur la question palestinienne, dont le réputé Shlomo Sand.


Officiellement, la formation de la Haute école Pédagogique du canton de Vaud n’est pas annulée, mais suspendue parce qu’elle serait « déséquilibrée ». Le même argument du déséquilibre a été avancé par l'ambassadrice israélienne en France, qui avait fait pression pour demander l’annulation – en vain – de la diffusion d'un reportage de France 2 sur Gaza, rappelle Charles Heimberg. Celui-ci n’hésite pas par parler de censure face à ce « dangereux précédent pour la liberté intellectuelle dans le monde enseignant ».


« Cette mesure est également inacceptable parce qu'elle s'en prend à un contenu d'histoire qui est fondamental : une question sensible, qui nécessite de la connaissance pour comprendre le monde d’aujourd’hui ; mais aussi une thématique qui consiste à prendre en compte et intégrer le point de vue de dominés et d'opprimés dans un conflit qui dure et qui se fait de plus en plus violent », souligne l’historien suisse.


 


Rached Cherif

Rached Cherif