Fermeture du gazoduc : Alger fait chou blanc

 Fermeture du gazoduc : Alger fait chou blanc

Leila Benali, ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable. Ian Forsyth / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

Leila Benali est montée au front pour rassurer l’opinion publique sur l’approvisionnement du royaume en gaz naturel, à la suite de la fermeture par les Algériens de façon unilatérale du gazoduc qui traverse le Maroc.

 

C’est pour répondre à une question centrale posée à la Chambre des représentants concernant la stratégie énergétique nationale que la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable y est allée de ses explications concernant cette problématique.

« Le Royaume dispose de deux sources pour approvisionner le marché national en gaz naturel, puisque la première source est tout simplement la production nationale, alors que la seconde concernait le gaz naturel fourni par le gazoduc Maghreb-Europe (GME), et qui était utilisé exclusivement dans la production d’électricité dans la centrale de Tahadart, près de Tanger et la centrale d’Ain Beni Mathar, dans la province de l’Est », a-t-elle déclaré.

La ministre a expliqué que jusqu’à présent, l’offre a pu satisfaire la demande d’énergie, bien que ces deux stations ne fussent pas en service, en se focalisant sur la capacité nationale établie, en plus de la diminution de la demande d’électricité en raison de la pandémie.

En ce qui concerne le gaz butane, la ministre a cru bon de lever les ambigüités en précisant qu’en ce qui concerne l’approvisionnement du marché national en gaz butane, à usage domestique et agricole, il n’a rien à voir avec le GME, car les besoins du marché national en hydrocarbures sont régulièrement assurés, à travers l’importation de ces produits par le biais des différents ports du Royaume.

Pour la première période (2021-2025), des besoins électriques supplémentaires seront développés en s’appuyant principalement sur les énergies renouvelables éoliennes et solaires, avec la programmation et le développement d’une capacité supplémentaire qui dépasse 4 mégawatts, soit 90% de la capacité supplémentaire, et d’une seule centrale thermique au gaz naturel.

Concernant la deuxième période (2026-2030), le Maroc compte adopter un Plan vert basé sur 100% de ressources renouvelables, avec pour objectif d’atteinte d’une capacité supplémentaire d’environ 5.200 mégawatts, ainsi que la programmation de projets flexibles pour la production de l’électricité durant cette période, en vue de faire face à la nature fluctuante des ressources renouvelables, notamment la station de pompage et les systèmes stockage d’énergie par batterie.

Benali a également souligné que ce Plan vert prendra en considération, d’une part, les défis et contraintes imposés par le contexte énergétique sur le plan international, et ce en offrant un mix énergétique intégré et diversifié, dans lequel les énergies propres occupent une part importante, et d’autre part, les besoins futurs de tous les secteurs en matière d’énergie, notamment le secteur de l’industrie.

« De plus, et ce dans le but d’assurer un bouquet énergétique optimal, plusieurs programmes ont été développés et mis en œuvre concernant la production, la transmission et la distribution d’électricité avec une généralisation au secteur rural sur la base d’options technologiques fiables et compétitives, et afin d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le système électrique, avec la flexibilité à laquelle s’engage le Maroc », a poursuivi Benali.

En conclusion, la décision algérienne aura plus d’impact sur l’Algérie elle-même que sur le voisin marocain, puisque d’ores et déjà des voix s’élèvent en Europe pour fustiger un régime qui se cache derrière « un ennemi extérieur fictif » pour cacher sa déroute interne.

Par cette décision inique, l’Algérie est analysée par la presse européenne comme un Etat voyou qui remet à l’ordre du jour « une guerre du gaz », qui rappelle de triste mémoire, pour l’Occident, le spectre de la guerre du pétrole.

 

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Said Tanjaoui