Ahmed, un Égyptien de 63 ans, blessé dans l’assaut de Saint-Denis, sommé de quitter le territoire

 Ahmed, un Égyptien de 63 ans, blessé dans l’assaut de Saint-Denis, sommé de quitter le territoire

Ahmed


 


C'est l'histoire d'une double peine. Voisin des terroristes de Saint-Denis, Ahmed, un Égyptien de 63 ans a déjà vécu l'enfer ce mercredi 18 novembre, lors de l'assaut des forces de l'ordre, rapporte Le Parisien. 


 


"Il était environ 4h30 du matin. Il y a eu une explosion (…) J'ai cru que l'immeuble était en train de s'écrouler ! J'ai voulu sortir. Des policiers avec des lampes torches m'ont dit de rentrer dans mon logement (…) Moi, je me suis tout de suite dit : Je vais mourir…", raconte-t-il au journal quotidien.  


Pendant tout l'assaut, il se recroqueville sur son lit, puis tente de se protéger des nombreuses balles tirées -plus de 5000 rien que par les hommes du Raid. "Des balles ont touché le lavabo, la télé et le frigo", confie-t-il, "Les tirs provenaient de partout". Vers la fin de l'assaut, alors que les policiers lui demandent de sortir "les bras en l'air", il reçoit une balle -probablement de la police, estime le sexagénaire dans le bras. 


Évacué à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, dans le XIIIe arrondissement de Paris, l'histoire aurait pu s'arrêter là pour ce peintre en bâtiment qui réside en France depuis 9 ans. Sauf qu'Ahmed est sans papiers. À l'issue de son audition par la police, il reçoit une obligation de quitter le territoire français.  


"Y avait-il urgence à lui notifier de quitter le territoire sans qu'il ait pu faire valoir ses droits en tant que victime ?", a dénoncé son avocat, Me Karim Morand-Lahouazi qui annonce qu'il va introduire un référé-suspension contre cette mesure.


 


Son avocat rappelle que son client a tout perdu dans l'assaut et qu'il ne peut même plus s'habiller, sans parler de se loger. 


 


Nadir Dendoune

Nadir Dendoune