Bobigny, ce ghetto médiatique

 Bobigny, ce ghetto médiatique

Les Jeunes Communistes de Bobigny/Drancy tenaient une conférence de presse le 22 avril concernant leur plainte déposée contre le groupe M6 suite au reportage de  »Zone Interdite »


 


Les Jeunes Communistes de Bobigny/Drancy tenaient une conférence de presse ce mercredi concernant leur plainte déposée contre le groupe M6 suite au reportage de ''Zone Interdite''. L’occasion aussi de présenter des jeunes de la ville, étudiants ou travailleurs, et montrer que « non Bobigny n’est pas un ghetto ».


 


Après avoir déposé plainte contre le groupe M6, les Jeunes Communistes de Bobigny/Drancy ont tenu un point presse. Entourés de plusieurs citoyens de la ville, encartés ou non, ils ont voulu donner une autre image de Bobigny, qualifiée de « nouveau ghetto » dans le reportage de M6. « L’idée n’est pas de nier l’existence de certains faits rapportés par le reportage mais de rappeler que ce n’est pas ça qui fait l’ensemble de Bobigny » assène Deniz Cumendur, responsable de la section locale.


 


« Bobigny ne représente pas la délinquance »


Suite au tollé suscité par le reportage, « de nombreux habitants de la ville nous ont demandés de porter plainte », la JC par le biais de leur avocat, Maître Jean-Toussaint Giacomo, a déposé une plainte pour diffamation. « On attend que la justice reconnaisse que ces reportages ne sont pas neutres » explique le responsable qui aimerait qu’un reportage « sur tout ceux qui réussissent » rééquilibre la balance. « Bobigny ne représente pas la délinquance, les familles monoparentale n’ont pas forcément des enfants qui deviennent délinquants » lance Deniz en réponse aux généralités débitées par le reportage.

















Bilel, en terminale S, va plus loin, « le reportage est une version faussée préparée à l’avance pour montrer une seule phase de Bobigny. Quand on voit cette émission on a l’impression qu’on nous dit ‘vous êtes condamnées à l’échec’, en restant ici vous n’aurez pas d’avenir ». Choqués par le titre racoleur, « Quartiers sensibles : le vrai visage des nouveaux ghettos », les jeunes présents lors du point presse n’en peuvent plus de ces reportages « biaisés » qui jettent l’opprobre sur toute une ville, « ça fout en l’air des années de travail sur le terrain » peste Deniz.


 


De l’argent versé à des dealers pour une mise en scène


Les mots ainsi que les « mêmes coupables » pointés du doigt dérangent, « ‘Vous n’avez pas connu la pilule ?’ Les mêmes paroles auraient-elles été tenues si la maman était blanche ? Je ne pense pas » assure Deniz qui ajoute, « voilà pourquoi on parle de haine raciale ».


Mattias Quiviger, l’un des « fixeurs » utilisés pour la réalisation du premier reportage a déclaré à Rue 89, « j’essayais de lui ramener (à la journaliste) des personnes qui ont réussi ou qui galèrent mais qui s’en sortent quand même. En réalité, elle voulait des barbus, des djellabas, des musulmans qui font la prière, des dealers » allant jusqu’à ajouter que cette journaliste avec qui « ça s’est très mal passé », pas satisfaite du reportage « est retournée seule » sur place pour visiblement orienter un peu plus le sujet. « Elle a demandé aux habitants de tous se mettre à la fenêtre pour que ça fasse ''cages à poules''et ''ghetto''», « elle a donné 250 euros à des jeunes pour qu’ils l’a laissent filmer des points de deals et qu’ils répondent aux questions très orientés ».


Du journalisme made in M6 qui a écœuré une grande partie des habitants de la ville, travailleurs sans histoire, étudiants, sportifs, musiciens. Avec cette plainte la JC n’attend « aucune rétribution financière », seulement que « la manipulation dont il résulte incontestablement une atteinte à l’horreur et à la réputation des habitants » soit reconnue et condamnée. Le CSA a également été saisi de l’affaire.


 


Jonathan Ardines


 


 


 


 


 


 


 


Jonathan Ardines