Procès Marine Le Pen : le procureur défend les propos de la patronne de l’extrême droite

 Procès Marine Le Pen : le procureur défend les propos de la patronne de l’extrême droite

Jugée pour des propos que n’aurait pas renié son père


Mardi 20 octobre se tenait l’audience de Marine Le Pen, jugé par le tribunal correctionnel de Lyon pour ses propos comparant les prières de rue à l’Occupation nazie. À la stupéfaction des associations parties civiles, le réquisitoire du procureur a pris la défense de la présidente du Front national, qui « n’a fait qu’exercer sa liberté d’expression ».


Le parquet, par la voix du procureur Bernard Reynaud, considère dans son réquisitoire que « La violence du verbe fait partie du quotidien des politiques ». Que la présidente du FN ait clairement fait un parallèle entre les fidèles priant dans la rue faute d’espace dans les lieux de culte et les soldats nazis durant l’Occupation de la France pendant la Seconde Guerre mondiale n’a pas semblé émouvoir le magistrat.


Celui-ci en a presque ôté les mots de la bouche de l’avocat de la défense. Ce dernier a par ailleurs reconnu que les réquisitions du Procureur étaient très semblables aux arguments que la défense souhaitait développer.


Dans un communiqué diffusé ce mercredi le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), qui était présente en tant que partie civile, « exprime son étonnement face à la teneur du réquisitoire du Procureur lors de l’audience ».


Pour l’association, « la succession des mots est très claire (les soldats, les blindés…). Il s’agit d’ennemis qui viennent occuper le territoire, d’ennemis qu'il faut combattre et ces ennemis, ce sont les musulmans ». Un discours donc on « ne peut pas ignorer la responsabilité et l’impact de la rhétorique utilisée par le responsable d’un parti politique sur son auditoire », s’alarme le collectif.


Devant la prise de position du parquet, le CCIF en appelle « une justice impartiale, fidèle aux valeurs françaises de respect de toutes les croyances et des libertés fondamentales » qui ne doit « pas favoriser la normalisation d’un discours stigmatisant ».


Rached Cherif

Rached Cherif