Zemmour condamné à 3000 euros d’amende pour incitation à la haine des musulmans

 Zemmour condamné à 3000 euros d’amende pour incitation à la haine des musulmans

L’ancien chroniqueur est un récidiviste des propos polémiques qui lui valent régulièrement de comparaitre devant la justice. Jacques Demarthon/AFP


Le polémiste Éric Zemmour a été condamné jeudi à 3 000 euros d'amende pour provocation à la haine envers les musulmans, pour des propos tenus dans le journal italien Corriere Della Sera en octobre 2014. 


Il déclarait notamment que les musulmans « ont leur code civil, c'est le Coran », qu'ils « vivent entre eux, dans les banlieues. Les Français ont été obligés de s'en aller ». « Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation de peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile », ajoutait l’écrivain qui faisait la promotion de son dernier livre « Suicide français ». La polémique ayant suivi ces propos avait conduit i-Télé à arrêter sa collaboration avec le chroniqueur il y a un an.


Plusieurs associations se sont constituées partie civile, comme SOS-Racisme ou la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Pour sa défense, M. Zemmour a soutenu qu’il parlait de « musulmans en banlieue qui s’organisent et qui », selon lui, « sont en voie de sécession ».


Dans son réquisitoire, la procureure Annabelle Philippe a estimé que ces propos prononcés par un « récidiviste » étaient « stigmatisants », « sans nuance », visaient à « opposer les musulmans et les Français ». Elle avait requis 10 000 euros d'amende. L’intéressé avait déjà été condamné en 2011 à deux amendes de 1 000 euros avec sursis pour provocation à la haine, pour avoir déclaré à la télévision que « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait ». Il est également poursuivi pour incitation à la haine raciale et diffamation raciale pour avoir évoqué à la radio, en mai 2014, « les bandes » d’étrangers « qui dévalisent, violentent ou dépouillent ». Le parquet a fait appel de sa relaxe prononcé fin septembre dans cette affaire.


Rached Cherif

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