Gaza : 48 morts dans des frappes israéliennes, dont 21 dans un cybercafé fréquenté par des journalistes

Le café Al-Baqa, dévasté par une frappe israélienne sur le front de mer de Gaza, le 30 juin 2025. La Défense civile de Gaza a indiqué que les forces israéliennes avaient tué au moins 48 personnes ce jour-là, dont 21 dans une aire de repos en bord de mer. (Photo : Omar Al-Qattaa / AFP)
Une nouvelle journée meurtrière à Gaza. Lundi 30 juin, la Défense civile gazaouie a fait état de 48 morts dans une série de frappes israéliennes, parmi lesquelles l’attaque particulièrement meurtrière d’un cybercafé en bord de mer. Le lieu, connu sous le nom d’« Al-Baqa », abritait au moment du bombardement une vingtaine de personnes, dont plusieurs journalistes palestiniens. Aucun signe, selon les témoins, d’une quelconque présence militaire.
Au total, 21 personnes ont été tuées dans cette frappe précise, selon les secours locaux. Des dizaines d’autres ont été blessées, certaines grièvement. Ce lieu, devenu au fil des mois un espace de travail et d’échange pour les reporters de Gaza, s’est transformé en cimetière improvisé.
Plus tôt dans la journée, 27 autres morts avaient déjà été recensés dans différents secteurs de la bande de Gaza, touchés eux aussi par les bombardements israéliens.
Le bureau de presse du gouvernement du Hamas a confirmé la mort du photojournaliste Ismail Abu Hatab, tué dans le cybercafé. La journaliste Bayan Abu Sultan, elle, aurait été grièvement blessée. À Gaza, où les journalistes sont en première ligne pour documenter l’horreur, les frappes ne font plus de distinction.
« Il y a toujours du monde ici. On y boit un café, on s’y retrouve en famille, on y capte l’un des rares accès à Internet encore fonctionnels », raconte Ahmed Al-Nayrab, 26 ans, joint par l’Agence France-Presse (AFP). Ce jour-là, il était assis sur une plage voisine avec des amis, un moment de répit arraché à la guerre, quand une « énorme explosion » a brisé le silence.
Quelques secondes plus tard, la fumée montait déjà au-dessus du bâtiment. Ce qui était un lieu de vie – modeste, fragile, mais vivant – venait d’être réduit en cendres.
Plusieurs voix sur le terrain, dont celle du journaliste palestinien Anas Al-Sharif, confirment que ce café était bien plus qu’un simple lieu de détente : c’était un refuge pour les journalistes, un des derniers endroits où ils pouvaient se retrouver, échanger, et surtout, accéder à une connexion internet pour continuer à témoigner de l’enfer qui les entoure.
« J’ai vu des morceaux de corps voler partout, des cadavres déchiquetés et brûlés. Une scène à glacer le sang. Tout le monde criait. Les blessés hurlaient à l’aide, les familles pleuraient leurs morts », témoigne Ahmed Al-Nayrab.
Parmi les autres victimes de l’enclave palestinienne, 11 ont été « tuées près de points de distribution d’aide dans le centre et le sud du territoire », a affirmé à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.